Daniel
BONNEFOY - Navigateur de Karibario Manche Fibres
17
juillet 2017
PREAMBULE
L'arbitre national P.Bréhier avait donc raison lorsqu'il
m'indiquait le 12 juillet à Diélette : "Malheureusement,
le tracking n'est pas fiable.
Après avoir observé les traces des 24 voiliers du groupe 4 ,
il apparaît que l'écart entre la réalité, c'est à dire entre le bateau
comité mouillé à 150 à 200 m à l'ouest de la bouée de Flamanville et la
trace du tracking se situe entre 50 et 200 m !
Malgré cela, niant l'évidence, il n'a pas hésité à nous "condamner" à la peine la plus sévère...
Malgré cela, niant l'évidence, il n'a pas hésité à nous "condamner" à la peine la plus sévère...
En effet,ce 12 juillet, entre Jersey et
Diélette, la trace démontre que Karibario a laissé toutes les marques de
parcours fixes du mauvais coté... Et mieux vaut ne pas parler pas de notre arrivée dans le port.
Trace de
Karibario Manche Fibres à la bouée d'arrivée à laisser à tribord. Ecart estimé de 150 à 200 m avec la
réalité. ( Nous avons franchi la ligne en virant à la bouée ) .
A partir de cette copie d'écran l'arbitre a conclu que nous étions rentré de 180 m dans la zone interdite.
Détail, il a admis le lendemain que la ligne rouge n'était pas la limite de la zone interdite...
Trois photos
prises vers l'arrière de Karibario tribord amure où l'on aperçoit deux des
bouées de la zone interdite et la jetée sud de la centrale, limite sud de la
zone interdite sur notre arrière tribord.
On constate que notre bord babord amure est éloigné de la ligne entre la jetée ( juste devant le batiment blanc en bas à droite ) et les bouées matérialisant la zone interdite ( à gauche)
Si nous étions venu dans le nord de la jetée comme l'ont prétendu nos accusateurs, d'autres voiliers étaient manifestement à notre vent...
Trace de
Karibario Manche Fibres au passage de la bouée Jersey Violet et de la balise de
la Petite Anquette à laisser à bâbord . Cette tourelle cardinale Est se
trouve sur des roches.
A noter que, ce 12 juillet, la trace montre que nous avons laissé toutes les marques de parcours du mauvais côté...
A noter que, ce 12 juillet, la trace montre que nous avons laissé toutes les marques de parcours du mauvais côté...
LES FAITS:
12 juillet. étape Jersey / Diélette
12 juillet. étape Jersey / Diélette
Depuis l'anse du Rozel, le
First Class 10 Les Rapetous, est derrière nous au louvoyage. Dans le courant
contraire de la pointe de Flamanville, (1.8 noeuds), il vire de bord 14 fois
en espérant que nous virions moins bien qu'eux. Cela n'a pas été le cas, bien
au contraire.
A chaque fois, nous le
"gardons au chaud dans nos fumées".
Peu avant l'arrivée alors que
nous louvoyons à proximité de la zone
interdite, l'un de nos équipiers entend "Karibario
... zone interdite ". Le skipper n'entend pas et pour ma part, devant
l'ordinateur, je crois que l'on appelle Karibario à la VHF. En effet, à cause
des trop nombreuses "petites plaisanteries entres amis" des
accompagnateurs, nous baissons fortement notre VHF en navigation.
A l'arrivée, une rumeur
circule sur les pontons prétendant que nous avons navigué dans la zone
interdite de la centrale nucléaire.
Vers 18 h, je porte la
déclaration d'arrivée au car podium et dialogue aimablement avec l'arbitre
national, P.Bréhier, que je connais depuis près de 40 années. Je regarde le
tableau d'affichage, comportant le tableau des réclamations et n'y constate aucune
mention nouvelle.
A 20 h 20, le skipper
effectue la même démarche et passe lui aussi au car podium. Il constate qu'une réclamation est déposée par "Les
Rapetous" contre "Karibario" avec une clotûre dans 10 minutes.
Il s'empresse de me chercher,
me trouve sur une terrasse, et m'explique la situation. Nous n'avons même pas le
temps de retourner au bateau et nous précipitons au bureau où sont jugées les
réclamations alors que nous approchons de l'heure limite de la
convocation. Il est convenu que ce soit
moi qui défende cette réclamation du fait que cela concerne la navigation.
L'ARBITRAGE:
Session du 12 juillet a
Diélette
Le jury est constitué de
P.Bréhier, arbitre national, et de deux assesseurs, F.Cléris et M Tachon.
G.Lamarre représente Les
Rapetous et indique que nous avons navigué dans la zone interdite. Les juges me
présentent leur demande de réclamation où il apparaît qu'ils nous ont hélés,
déroulés leur pavillon rouge et ont informés notre skipper à l'arrivée au port.
Je tombe des nues du fait que nous naviguions en permanence à quelques
longueurs et conteste donc formellement cette version.
L'arbitre m'indique alors que
dans ce cas particulier concernant le RIPAM, la règle 61.1 s'applique et
n'oblige pas en informer l'adversaire. Je lui fais alors remarquer que sans
l'extrême vigilance de J.Legallet, nous aurions été jugés en notre absence.
G.Lamarre présente alors ses
preuves qui ne sont autres que des copies d'écran sur un petit smartphone où
apparaît seulement un point comportant notre numéro de cagnard sur une carte et notre
position difficilement identifiable. Les juges en conviennent et me demandent
de tracer sur une feuille notre route.
Je précise que sur Maxsea Time
Zéro, la zone interdite est différente selon l'échelle utilisée et
difficilement visible du fait de sa couleur rose pâle. P Bréhier en convient en m'indiquant : "En effet, vous pensez bien que j'ai été
voir avant".
Il s'en suit ensuite une
petite discussion courtoise où P.Bréhier nous indique
qu'il avait été amené à juger le cas de X.Macaire qui, lors du Figaro 2015
avait pénétré une zone d'exclusion et avait écopé d'une pénalité de 1 h pour 81
h de course.
P.Bréhier s'étonne alors que je
n'ai pas gardé notre trace sur notre ordinateur. J'explique donc, en insistant,
qu'après notre habituel apéritif de fin de course, avec le skipper, nous
analysons notre trace du jour sur notre ordinateur . Puis le navigateur
l'efface et coupe l'informatique et
l'électronique. Procédure quotidienne sur pratiquée par tous les navigateurs
de Karibario depuis que nous avons de l'informatique à bord.
G.Lamarre propose donc que le
tracking utilisé pour le suivi de la course tienne lieu de preuve. Sur de nous, je
l'approuve totalement. L'arbitre, P.Bréhier nous rétorque alors : "Malheureusement, le tracking n'est
pas fiable." Nous interrogerons le sémaphore." et nous indique
qu'il rendra sa décision à Cherbourg le lendemain.
L'ARBITRAGE:
Session du 13 juillet a Cherbourg
Le jury est constitué de
P.Bréhier, arbitre national, et de deux assesseurs, F.Cléris et J.Tachon.
Cette fois, notre skipper
J.Legallet se rend à la convocation et je ne suis présent qu'en temps
qu'observateur.
Il commence par détailler
précisément la manière dont trois équipiers des Rapetous lui ont parlé de
l'incident sans jamais lui indiquer qu'une réclamation était déposée et
qu'il n'a eu aucun contact avec Pronier, le skipper des Rapetous. Il confirme aussi que c'est un peu par hasard
qu'il a parcouru le détail du tableau des réclamations à 20 h 20.
En tant que barreur, il
confirme qu'il n'avait pas remarqué de croix de St André sur la jetée et que
jamais il n'est rentré dans la zone interdite matérialisée par des bouées.
C'est alors que le président
du jury lui présente une feuille 21 x 27 avec un fort grossissement où il apparaît
clairement que Karibario a pénétré de 180 m dans la zone et y a même effectué
trois virements de bord. La zone interdite étant, d'après lui, matérialisée
par une bande rouge verticale.
J.Legallet en reste coi et,
pour ma part, cela me confirme ce que m'en avait dit un ami à terre sur
l'imprécision du tracking. Mais P.Bréhier n'en démord pas, cette trace ne peut
être que bonne. Les deux autres juges ne prononcent pas un mot.
Avant de partir, J.Legallet
présente l'article 10 des Instructions de course qui
précise que :
- Les zones considérées comme des obstacles sont définies dans "Les annexes parcours". Or, les dites annexes sont vierges de toute précision...
- Les zones considérées comme des obstacles sont définies dans "Les annexes parcours". Or, les dites annexes sont vierges de toute précision...
En notre absence, les
arbitres se réunissent puis la sentence tombe (application des règles 28 et 62 - à lire en annexe : Disqualification sans possibilité de retirement pour esprit
anti-sportif.
C'est à dire que Bréhier applique la sentence la plus grave qui, mathématiquement, nous fait perdre le Tour des Ports en "prenant" 25 points alors que nous gagnerons finalement 5 manches sur 7.
C'est à dire que Bréhier applique la sentence la plus grave qui, mathématiquement, nous fait perdre le Tour des Ports en "prenant" 25 points alors que nous gagnerons finalement 5 manches sur 7.
Tracé présentée à Jan
Legallet par le jury.
La ligne rouge
représentant d'après l'arbitre et Les Rapetous la limite de la zone interdite.
Abasourdis, nous consultons
le site du Tour des Ports et analysons nos traces. Nous y constatons que ce 12 juillet, entre
Jersey et Diélette, nous avons laissé toutes les marque fixes (Jersey Violet, Petite Anquette, Bouée de Flamanville)
du mauvais côté à des distances variables d'une trentaine de mètre à
350 / 400 m !
Pire, il nous apparaît
que la ligne rouge présentée par le jury comme la limite de la zone
interdite est, en fait le tracé en route directe entre la bouée L'Ecrevière
et la Bouée de Flamanville!
Nous décidons alors de
déposer une demande de réouverture de la réclamation et sommes confiants. Nous
constituons un dossier comportant plusieurs copies d'écran du tracking.
Au vu de ces tracés
incohérents, il nous semble impossible qu'un jury impartial ne revienne pas sur
sa décision.
Session du 14 juillet a St Vaast la Hougue.
Réouverture de la
réclamation
Le jury est constitué de
P.Bréhier, arbitre national, et de deux assesseurs, L.Berthillier et F.Bertin.
J.Legallet nous rapporte que l'arbitre
national P.Bréhier a reconnu qu'il avait mal interprété le tracé qui lui
avait été présenté à la session précédente. La ligne rouge y figurant n'étant
pas la limite de la zone interdite mais le tracé de la route directe entre
L'Ecrevière et la bouée de Flamanville .
Il précise aussi que Karibario n'avait pas viré trois fois dans
la zone interdite mais qu'il avait
"franchi la ligne " de quelques longueurs.
P.Bréhier affirme aussi que le veilleur du sémaphore n'avait rien observé. Et pour cause, le sémaphore de Flamanville est un restaurant depuis une dizaine d'années! Il a donc menti.
P.Bréhier affirme aussi que le veilleur du sémaphore n'avait rien observé. Et pour cause, le sémaphore de Flamanville est un restaurant depuis une dizaine d'années! Il a donc menti.
Malgré tout, il maintient sa
décision, en précisant, qu'il avait eu le sentiment que le navigateur
que je suis avait cherché à "l'enfumer" lors de la première session d'arbitrage!
Il a aussi prétendu n'avoir jamais dit la veille que le tracking n'était pas fiable. Alors pourquoi donc a t-il reporté son jugement au lendemain afin d'avoir le temps de contacter le sémaphore ?
Il a aussi prétendu n'avoir jamais dit la veille que le tracking n'était pas fiable. Alors pourquoi donc a t-il reporté son jugement au lendemain afin d'avoir le temps de contacter le sémaphore ?
EPILOGUE
Etant moi-même arbitre, on
m'avait appris lors des sessions de formation que l'on ne doit pas juger selon
son impression mais sur les faits. Cela est évident puisqu'il est
fréquent dans les clubs que l'on soit à la fois adversaire et arbitre. Ce qui
était d'ailleurs le cas lors de ce TDPM.
Qu'un arbitre base sa
décision particulièrement grave sur l'interprétation d'une trace issue d'un
système dont il dit lui même : "le tracking n'est pas fiable" puis qu'ensuite
il se trompe sur l'interprétation du document "officiel" qui lui
a été remis dénote un amateurisme certain. A moins que...
L'orgueil de l'arbitre
national Bréhier ne lui a pas permis de se déjuger. C'est malheureusement un classique.
En "développant" mes
photos et vidéos, il apparaît à plusieurs reprises que l'on observe
notre position par rapport à la fameuse jetée, mais aussi les bouées de la zone
interdite ainsi que notre passage à la bouée de Flamanville (à 150 / 200 m
de la trace du tracking!)
D'ailleurs en observant les
traces de seulement dix voiliers, il est facile de constater que les écarts
à l'arrivée vont de 150 m à 400 m entre le tracking et le positionnement du
bateau comité!
Il reste une procédure
d'appel auprès de la FFV mais J.Legallet n'est pas un procédurier.
Pour nous, le Tour des Ports
de le Manche 2017 sera donc:
7 ETAPES, 2 PODIUMS, 5 VICTOIRES.
Ce sera aussi la première fois en 2017 que,
sur une quinzaine de confrontations, Les Rapetous nous précèdent lors d'un
classement. Félicitations donc à eux pour ce podium sur tapis vert... et bravo
pour le fair play dont se targue leur propriétaire.
Cocasse aussi quand l'on sait que ce même soit disant Class 10 a gagné le TDPM en 2012 avec une mèche de safran en carbone et des dizaines d'autres modifications et cela, en HN alors que le jaugeur de l'épreuve était informé !
ANNEXES
LES REGLES DE COURSE A LA VOILE - FFV
Règle 28.1 EFFECTUER
LE PARCOURS
Un bateau doit prendre le départ, effectuer le
parcours décrit dans les instructions de course et finir.
Ce faisant, il peut laisser d’un côté ou de
l’autre une marque qui ne commence pas, ne délimite pas ou ne termine pas le
bord sur lequel il navigue. Après avoir fini, il n’a pas besoin de franchir
complètement la ligne d’arrivée. 28.2 Un fil représentant le sillage d’un
bateau à partir du moment où il commence à s’approcher de la ligne de départ
depuis le côté pré-départ pour prendre le départ jusqu’à ce qu’il ait fini
doit, s’il est tendu, (a) passer chaque marque du côté requis et dans l’ordre
correct (b) toucher chaque marque à contourner, et (c) passer entre les marques
d’une porte depuis la direction de la marque précédente. Il peut corriger toute
erreur pour respecter cette règle, tant qu’il n’a pas fini.
CHAPITRE 5 / RÉCLAMATIONS, RÉPARATIONS, INSTRUCTIONS, MAUVAISE
CONDUITE ET APPELS
Règle 62
RÉPARATION 62.1
Une demande de réparation ou
une décision du jury d’envisager une réparation doit être basée sur la
prétention ou la possibilité que le score d’un bateau dans une course ou série
a été ou pourrait être aggravé de façon significative, sans qu’il y ait eu
faute de sa part, (a) par une action inadéquate ou une omission du comité de
course, du jury, de l’autorité organisatrice, du comité de contrôle
d’équipement ou de jauge de l’épreuve, mais pas par une décision du jury quand
le bateau était partie dans l’instruction ; (b) par une blessure ou un dommage
physique dû à l’action d’un bateau ayant enfreint une règle du chapitre 2 ou
d’un navire qui n’était pas en course et qui avait obligation de se maintenir à
l’écart ; (c) en apportant de l’aide (sauf à lui-même ou à son équipage) en
respect de la règle 1.1 ; ou (d) par l’action d’un bateau ou d’un membre de son
équipage, qui a donné lieu à une pénalité selon la règle 2 ou à une pénalité ou
avertissement selon la règle 69.2(c). Prescription de la FFVoile : Pour les
épreuves de la Fédération Française de Voile, le comité de contrôle
d’équipement ou de jauge est composé du jaugeur d’épreuve et des éventuels
contrôleurs d’équipement. Le jaugeur d’épreuve et les contrôleurs d’équipement
font partie du comité de course pour les besoins de la règle 60.2.
62.2 Une demande doit être
faite par écrit et identifier les raisons de cette demande. Si la demande est
basée sur un incident survenu dans la zone de course, elle doit être déposée au
secrétariat de course dans le temps limite ou dans les deux heures après
l’incident, selon ce qui est le plus tardif. Les autres demandes doivent être
déposées aussitôt que raisonnablement possible après avoir eu connaissance des
motifs de la demande. Le jury doit prolonger ce délai s’il existe une bonne
raison de le faire. Un pavillon rouge n’est pas nécessaire.
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