lundi 9 mars 2020

FILLON : Le PROCES


LES MOUCHES SONT EN TRAIN DE CHANGER D'ANES...


On ne vous le relate pas dans les médias mais au procès, on n'en est plus à se poser la question de savoir si Pénélope Fillon travaillait ou pas  mais si son travail était bien celui d’une assistante parlementaire ? 


Plus surprenant , c'est le même constat pour son travail à La Revue des Deux Mondes ou ce n'est pas deux son épouse œuvrer dans la Sarthe dans l’intérêt du mandat de son époux n’ont jamais été relayés par les médias.



Marc Joulaud, son successeur, mis en cause a été lui aussi parfaitement convaincant .

Le mystère juridique aussi s’épaissit...

LA SEULE INTERROGATION est donc de savoir si le Tribunal aura le courage de la Vérité...


En 2017, j'avais prédit :

POURQUOI l'AFFAIRE FILLON ACCOUCHERA D'UNE SOURIS.

  • Le travail d’assistant parlementaire a bien dû être fait par quelqu’un, et si ce n’est par Pénélope, par qui d’autre a-t-il été fait ? Il n’y a pas d’emploi fictif.
  • Les fonds, à l’époque des faits étaient d’emploi libre et, par conséquent, n’étaient pas des «deniers publics», mais des fonds privés. Il ne peut y avoir de « détournement de fonds publics »
  • L’emploi de membres de la famille est légal et largement pratiqué par des parlementaires de tous bords, dont aucun n’est poursuivi.
  • Les rémunérations étaient normales pour le poste concerné.                                                                                                           Daniel Bonnefoy

L' »affaire » FILLON
 JAMAIS je n'entend un journaliste relater ce qui suit :
« Il est fait état d’enrichissement et de détournement de fonds publics ce qui est faux car je tiens à préciser que les textes qui régissaient l’utilisation des fonds mis à disposition des parlementaires n’interdisaient pas le recours à des membres de la famille des parlementaires et étaient expressément prévus par le règlement de l’assemblée nationale «  sans autres précisions.


Ainsi ce n’était pas différent pour François Fillon que pour les autres députés. François Fillon n’a pas coûté plus cher que les autres collègues parlementaires ».
                                                                                                                           Daniel Bonnefoy   2017




FLORILEGE DES REPONSES DE F.FILLON




En introduction au procès, la présidente demande aux prévenus s’ils souhaitent prendre la parole.

REPONSE de François Fillon :
« Je n’avais pas l’intention de le faire mais le parquet ne me laissant le choix qu’entre la peine de mort et la victimisation…

La présomption d’innocence vaut jusqu’à ce qu’une décision définitive soit prise par la justice, merci de l’avoir rappelé madame la présidente ».

Au sujet de l’emballement médiatique qui a suivi l’annonce du Canard Enchaîné : 
« J’ai été condamné sans appel il y a trois ans par un tribunal médiatique »

« On voit bien qu’il y a un biais dès le début de cette enquête. Seuls les témoins à charge ont été entendus. Cette enquête restera dans les annales comme un exemple de dysfonctionnement judiciaire »


L 'ACCIDENT D'AUDIENCE :

34 attestations surprises écrites favorables aux époux Fillon sont produites.

Le ton monte. Le procureur Bruno Nataf s’offusque :
 « C’est trop facile, en fin de parcours, de venir produire des attestations ! »
  • «  Vous avez eu les fuites [dans la presse], nous avons la stratégie ! », rétorque l’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, 

Pourquoi ne pas avoir présenté des demandes d’actes lors de l’instruction afin que ces personnes soient entendues ?
« Tous les actes d’enquête se retrouvaient dans la presse « rétorque François Fillon.
«  Il y a beaucoup de personnes que je n’ai pas souhaité mettre en difficultés ou qui n’ont pas souhaité s’exprimer pour cette raison » 

Le parquet insiste. François Fillon monte d’un ton :
«  Seuls les témoins à charge ont été entendus. Cette enquête restera dans les annales comme un exemple de dysfonctionnement judiciaire !  »

Au parquet continuant de défendre la thèse de l’instruction, selon laquelle tout ceci relèverait du « rôle social de l’épouse d’un député », François Fillon rétorque  :
«  Vous voulez enfermer la fonction d’attaché  parlementaire dans un cadre que vous avez inventé et qui n’existe pas ».

C’EST PRESCRIT !

Aurélien Létocart (du PNF) à propos des congés maternités que son épouse Penelope Fillon n’a jamais pris :
« Je sens que depuis tout à l’heure vous l’incitez à me poursuivre devant les prud’hommes »
Réponse mi-amusée mi-sérieuse du procureur : 
« rassurez vous, c’est prescrit »

FACON Mélenchon

Plus tard toujours à Aurélien Létocart, il n’hésite pas à faire parler ses galons d’élu de l’assemblée nationale dans un style que ne renierait pas Jean-Luc Mélenchon.

REPONSE de François Fillon :
« La justice ne peut pas s’immiscer dans le fonctionnement du parlementaire, dans les choix qu’il fait ou la manière dont il gère son travail. »

En MODE AGACE

Après un nouvel étonnement du procureur Bruno Nataf au sujet des journalistes du Conseil Général de la Sarthe (lorsqu’il en était le président) qui le suivaient lors de ses déplacements et dont il vient déjà d’expliquer qu’il était logique qu’ils (les journalistes) ne croisent pas Pénélope Fillon dans ces tournées puisqu’elle se rendait à des événements plus locaux et confidentiels (challenge de boule de fort, tournoi de belote des anciens…)

REPONSE de François Fillon : « Soit je ne suis pas assez clair, soit vous avez un problème de compréhension ».

Après un nouvel échange tendu entre le parquet et le prévenu, François Fillon : "Je comprends pas bien, les week-ends, vous avez un certain nombre de commémorations, d’évènements, etc... Comment vous vous arrangez, vous faites une feuille de route?" ( Parquet )
REPONSE de François Fillon :
-"Bien sur"

"Quand les journalistes disent : « On le suivait 3 weekends sur 4», ils sont là pour suivre François Fillon  , peu importe sa casquette, ils ne veulent louper aucun événement, ils le disent" ( Parquet)
-
REPONSE de François Fillon :
"De nouveau,soit je ne suis pas assez clair, soit vous avez un problème de compréhension"




Un ancien policier des RG (renseignements généraux) affecté au nord Sarthe ( pas à Sablé donc ) affirme avoir lu la notice de François Fillon et que Pénélope Fillon assistante parlementaire n’y apparait nul part.
REPONSE de François Fillon :
« Cet ancien camarade de classe avait une caractéristique que je lui enviais beaucoup : une très grosse moto. Il dit qu’il a accès à ma notice et il est incapable de citer le moindre de mes assistants parlementaires.

C’est mon gouvernement qui a fait supprimer les RG et à la lecture de ce témoignage, je ne peux que m’en féliciter. »
Rires dans la salle.

L’ACCUEIL SARTHOIS :

Sur le fait que les citoyens écrivent à son domicile ou qu’il affirme que sa porte était toujours ouverte.
REPONSE de François Fillon :
« Oui cela peut sembler étrange à Paris, mais en province on est proche des gens. Et on les accueille chez nous. »


Son MEILLEUR OPPOSANT :

Au sujet du témoignage d’un élu d’opposition de Sablé retenu par le PNF et qui est également une des personnes interrogées dans le reportage Envoyé spécial. Sur un ton très ironique.
REPONSE de François Fillon :
 » je comprends parfaitement que M. Frétellière soit une composante essentielle de ce procès, mais je trouve ironique que ce soit aussi mon opposant politique depuis 30 ans qui occupe ce rôle. »



Toujours au sujet de Gérard Frétellière , l’opposant de 30 ans, qui dit ignorer où se situe le logement (le fameux manoir de Beaucé à Solesmes) de François Fillon.
REPONSE de François Fillon :
« Il est certain qu’un militant du front de gauche n’était pas extrêmement familier de mon domicile, ça je vous l’accorde. »


Le même opposant, dans son audition, dit « quand les gens de Sablé voulaient le voir ils allaient à la mairie » donc pas chez vous !
REPONSE de François Fillon :

 « Mais Sablé c’est pas tout, il y a Malicorne, il y a Lasus ! » on sent que François Fillon se maîtrise mais est agacé. » ( NDLR il y a 80 communes dans la circonscription )










é. » ( NDLR il y a 80 communes dans la circonscription )



François Fillon à Aurélien Létocard (du PNF) qui lui pose une question sur le rôle social d’un conjoint d’un homme politique.
REPONSE de François Fillon :
« Si au moins il - NDLR le procès – pouvait permettre au parquet de réviser sa vision sur ce qu’est l’épouse d’un homme politique. »

LA FAMEUSE INTERVIEW au Sunday Telegraph
« Pénélope Fillon est revenue brièvement sur la fameuse interview au Sunday Telegraph pour souligner que si elle avait minimisé son rôle, c’est que la journaliste avait évoqué avant le début de l’entretien la situation de la femme de Tony Blair et qu’elle voulait éviter toute confusion entre le rôle très actif en Grande-Bretagne d’une femme de premier ministre et le sien. «  Actu-juridique.fr

LA REVUE DES DEUX MONDES

« Marc Ladreit de Lacharrière, tient beaucoup à la Revue des Deux mondes mais les ventes s’érodent, ça l’inquiète. Pénélope Fillon, avec sa double culture littéraire et anglo-saxonne pourrait lui être de précieux conseil. La voici embauchée.

Le contrat évoque une mission de conseil au président sur l’avenir stratégique de la revue.

En parallèle, elle a 4 ou 5 rencontres avec Marc Ladreit de Lacharrière à qui elle fait plusieurs recommandations : revoir la maquette,  s’inspirer du New-Yorker, rajeunir le lectorat et puisque les Deux Mondes renvoient historiquement à l’Europe et aux Etats-Unis, de chercher à toucher la communauté anglo-saxonne intéressée par la culture française.

Début 2013, tout s’arrête, elle continue d’être payée mais la Revue cesse de publier ses notes.
 La présidente demande à ce qu’on montre quelques unes des volumineuses notes manuscrites et fiches diverses qu’elle a retrouvées dans la bibliothèque et produit en justice. Elle est visiblement convaincue de la réalité du travail de Pénélope Fillon à ce titre. «  «  Actu-juridique.fr


REPONSE de François Fillon :
« Chacun comprend bien que si Pénélope n’était pas mon épouse, elle ne serait pas ici. Vous connaissez beaucoup de personnes poursuivies pour ne pas avoir demandé plus de travail à leur patron »



Le POINT DE VUE 
de Virginie Meyrier , avocate, présente à l'audience du procès Fillon :

 1- A nouveau en audience ce jour tant ma stupéfaction a été grande hier de constater l’invraisemblable DISTORSIONS entre les échos médiatiques de ce procès et la réalité palpable de ce qui se déroule dans la salle.


La stupéfaction s’amplife en découvrant que:

2 En ce qui est de l’emploi de collaborateur parlementaire,on découvre que le juge Tournaire a trouvé cohérent d’entendre l’auteur d’une lettre de délation dans les 48h de sa réception mais pas les témoins de l’époque dont deux attestations au bénéfice de FrancoisFillon avaient été transmises .


3 Parmi les témoignages figurant au sein du reportage d’Envoyé Spécial, le même juge d’instruction, Tournaire, qui semble avoir puisé sa principale source d’info dans cette émission, a trouvé cohérent d’entendre deux témoins à charge mais pas le témoin à décharge,


4 Beaucoup d’éléments favorables aux Fillon dont des témoignages circonstanciés de Préfets attestant avoir vu son épouse œuvrer ds la Sarthe dans l’intérêt du mandat de son époux (ce que les autres époux d’élus ne faisaient selon eux pas) n’ont jamais été relayés par les médias


5 A l’aune de ces révélations publiques, le Parquet a eu du mal à supporter le fait que la défense ait en plus communiqué 34 attestations de témoins locaux sur les travaux sarthois de Pénélope confirmant son implication dévouée dans leur intérêt. Ça fait PSCHITT....


6 Un PSCHITT tout aussi retentissant pour ce qui est des contrats des enfants du couple que le  PNF se garde de commenter tant il est étoffé de nombreuses et tangibles preuves au dossier de leurs travaux nourris, le sujet étant expédié en 30 minutes au regard de son indécente vacuité.


7 Quant à la Revue des 2 Mondes, une immense modestie m’envahit à l’ecoute des débats.Ce que je croyais être le maillon faible est aussi dramatiquement vide que le reste du dossier. Non seulement Pénélope a rédigé beaucoup de fiches de lecture ( 11 ) mais elle espèrerait ardemment en faire plus.

La présidente demande à ce qu’on montre quelques unes des volumineuses notes manuscrites et fiches diverses qu’elle a retrouvées dans la bibliothèque et produit en justice. Elle est visiblement convaincue de la réalité du travail de Penelope Fillon à ce titre. 


8 Ce que sa placardisation par le très discourtois rédacteur en chef en disgrâce ne lui a pas permis de faire. Qu’y a t il de pénal là dedans? Le mystère juridique aussi s’épaissit...
( NDLR : « Mail interne lu par la Présidente : « Qu'est-ce qu'elle nous fait chier la vieille. Elle n'a qu'à se prendre un amant... »)


9 Il en ressort plus encore qu’hier jeudi que ce dossier est dramatiquement VIDE quelques soient les infractions en cause et les Fillon sincères, pour Madame avec sa délicate pudeur, pour Monsieur et sa combativité.


LA SEULE QUESTION qui reste est donc de savoir si le Tribunal aura le courage de la Vérité... »





MARC JOULAUD, successeur de F.Fillon
sur Actu-juridique.fr

« Le cinquième jour du procès à été consacré à l’examen du travail de Pénélope Fillon auprès du suppléant de son mari, Marc Joulaud.  

« J’ai lu dans l’ordonnance de renvoi que l’embauche de Pénélope Fillon était la contrepartie de la suppléance. Il n’a jamais été question de contrepartie », assure le prévenu.

 « François Fillon avait un suppléant âgé d’une soixantaine d’années et basé à l’autre extrémité du département, il en voulait un plus jeune, j’avais 34 ans et j’étais  à Sablé ».

 François Fillon lui indique qu’il souhaite poursuivre la collaboration avec son épouse afin qu’ils constituent ensemble une équipe. Marc Joulaud signe le contrat d’assistante parlementaire sans trop s’interroger, pensant que le salaire est le même.

En réalité, il est passé à 6200 euros brut, soit  80% de l’enveloppe du crédit collaborateur. « Vous êtes payé 5000 euros par mois net, elle touchait la même chose que vous » avance la présidente du tribunal.

« Non », corrige l’intéressé qui explique qu’à l’indemnité de base évoquée, il faut ajouter l’Indemnité représentative de frais de mandat .  Il était donc mieux payé que l’assistante, sans que l’on sache de combien.


« Me donner de la visibilité, faire ma promotion »

On en vient au contenu de la mission de Pénélope.  

« Sa première mission est de me faire connaitre, de me donner de la visibilité, de faire ma promotion » explique Marc Joulaud.

La deuxième, détaille-t-il avec méthode est de « maintenir une présence sur le terrain, la troisième de gérer le courrier » que l’on continue d’adresser à François Fillon, bien qu’il soit devenu ministre,  « car c’est pour lui qu’ils ont voté », précise le suppléant.  

A l’époque, Pénélope Fillon partage son temps entre Paris et Sablé. Le jeudi, elle rentre dans la Sarthe et n’en repart que le lundi soir. Comme François Fillon avant lui, Marc Joulaud indique que Penelope Fillon  lui explique  qui est qui, assiste avec lui aux manifestations, bref le renseigne sur le terrain qu’elle connait parfaitement.

Cet enracinement est essentiel aux yeux de François Fillon, de même que la capacité de répondre à chaque demande qui lui est faite puis d’assurer un suivi. C’est grâce à cette méthode, dont Pénélope est décrite comme la cheville ouvrière,  qu’il estime avoir été réélu sans discontinuer durant 40 ans.


« Ma femme ne lit pas mon courrier » Marc Joulaud

Lundi, le parquet tentait de mettre en doute le fait que les travaux réels de Pénélope Fillon relèvent d’une mission parlementaire et non d’une simple mission sociale d’épouse de député.

Cette fois, il essaie de démontrer que le travail de Pénélope Fillon à l’époque de Marc Joulaud sert davantage  son ministre de mari que le député suppléant. L’accusation lui reproche également le versement d’indemnités de congés non pris, alors qu’il est acquis qu’elle prenait une semaine de vacances en hiver et trois en été.

La suite des débats confirme ce qui a déjà été évoqué lors des audiences précédentes : tous les assistants parlementaires ont touché des indemnités de congés non pris et donc vraisemblablement indues. Marc Joulaud convient à ce sujet qu’il y a eu un « manque de rigueur ».  

Pour le parquet, ce sont deux potentiels détournements de fonds publics. 

A ceci près que le détournement reproché a pour fondement la prétendu emploi fictif d’attachée parlementaire, or cette hypothèse tient de moins en moins.  

« Il y a trois types de suppléants », explique Marc Joulaud. « Celui à qui on passe le témoin, celui qui se prend au jeu et entre en rivalité avec l’élu et celui qui sait qu’il ne fait que remplacer. »

Marc Joulaud se situe dans la troisième catégorie. Son objectif est de tenir la circonscription, c’est pour ça que le travail de Pénélope Fillon à Sablé et aux environs  est parfaitement en ligne avec la manière dont il conçoit l’exercice de son mandat.  

Interrogé sur le rôle social du conjoint de député, Marc Joulaud s’insurge. « Ils ont fait le choix tous les deux de plonger dans la vie politique en 1982,(…) mon épouse n’a jamais été associée de près ou de loin à mes fonctions politiques (…) ma femme ne lit pas mon courrier ni mes invitations, ni mon agenda ».

Après 20 minutes de suspension, les débats reprennent avec l’audition des premiers témoins du procès. Il s’agit de trois des plus proches collaborateurs de François Fillon.

La défense commence enfin à retourner la situation à son avantage. Hélas pour elle, nombre de journalistes doivent rendre leur papier avant 20 heures et ont déjà quitté la salle. » Actu-juridique .fr

« Pénélope a tout de suite intégré l’équipe »

« La première à se présenter à la barre est Sylvie Fourmont. Elle est née en 1954 à Sablé, aujourd’hui retraitée. Un journal local a fait son portrait. 


Et pour cause, son parcours est exemplaire.

Issue d’une commune rurale, peu diplômée, elle s’est hissée jusqu’à Matignon grâce à François Fillon. Tenue sombre, foulard bariolé, voix grave, elle s’exprime avec une assurance un peu bravache. A l’évidence, c’est une femme qui ne s’en laisse pas conter. Elle a été au service de François Fillon dès l’origine, l’a suivi de la mairie de Sablé jusqu’à Matignon. Le rôle de « Pénélope », comme elle l’appelle ? «

 Dès 1981 il a créé une équipe autour de lui, j’étais sa secrétaire, il avait un chef de cabinet et Pénélope a tout de suite intégré l’équipe pour le courrier et pour le représenter, c’était un élément essentiel ». Son statut d’assistante parlementaire ? Elle était au courant.

Concernant les missions de l’épouse, elle confirme ce qui a déjà été dit. En particulier s’agissant du courrier. Les deux femmes se rencontraient régulièrement, Penelope donnait  informations et consignes, l’autre notait sur un carnet et répercutait à sa collègue qui était en charge de mettre en forme les réponses. Mais elle ajoute un élément capital :  « Vous savez, on n’engage pas la signature du parlementaire sans avoir une validation par un proche ».
Autrement dit, aussi compétente et expérimentée soit-elle, elle avait besoin du « confort » d’une consigne de Pénélope .

« C’est lui qui signait ? »,  interroge la présidente. Oui, répond elle. « Il arrivait que ça ne lui convienne pas ? » « Non, on était dans une relation de confiance ». Et la secrétaire de préciser : « Il pouvait y avoir jusqu’à 20 ou 30 parapheurs quand il venait signer ».

 Elle confirme également le rôle de Penelope Fillon sur l’agenda, il était partagé et elle donnait un avis sur le choix des événements auxquels il fallait assister ou non.

On passe à son rôle auprès de Marc Joulaud. L’assistante explique qu’il prenait ses ordres auprès des Fillon. « Il prenait ses ordres auprès de son attachée parlementaire», s’exclame la présidente. « J’ai peut-être exagéré, c’était plus des conseils que des ordres » corrige le témoin.

Présenté comme timide, Marc Joulaud n’osait pas en effet déranger François Fillon dans sa fonction de ministre et préférait interroger son épouse quand il avait besoin d’une information ou de prendre une décision. »

« J’étais étonné par le nombre de gens qu’elle connaissait »

« Le témoin suivant, Pierre Molager, sous-préfet, est également un collaborateur de la première heure. Lui aussi confirme que le rôle de Penelope était important.

Méthodique, il évoque trois missions   :
  • La plus-value dans la gestion du courrier,
  • La présence sur le terrain,
  • Un rôle de conseiller dans certaines décisions politiques.

Par exemple, il se souvient que lorsque François Fillon a quitté la mairie de Sablé, deux adjoints étaient en compétition pour prendre la tête de la mairie, il a écouté tous les arguments puis annoncé qu’il consulterait Pénélope durant le week-end et annoncerait sa décision le lundi.

« Ce que j’attendais d’elle et qu’elle me donnait , c’était un avis qualitatif, j’étais étonné par le nombre de gens qu’elle connaissait, elle me disait : cette famille-là a de vrais problèmes, celui-là qui demande un emploi a déjà refusé une proposition, ne vous embêtez pas avec lui ».

Et le témoin de conclure « pour moi Pénélope Fillon avait une place dans l’équipe. Il n’aurait pas eu ce parcours sans elle, notamment pour maintenir sa présence sur le terrain ».

« Vous êtes un haut fonctionnaire, vous comprenez l’importance de dire la vérité », interroge Antonin Levy. Le témoin acquiesce. » Actu-juridique.fr

« Il est 19h10,  le dernier témoin fait son entrée. Il s’agit d’Igor Mitrofanoff, un autre fidèle. Contrairement aux deux autres témoins il a une déclaration à faire : « Pénélope Fillon est une femme intelligente, informée, au regard sage sur la politique et notre société »

Le portrait de Pénélope Fillon qu’il lit dans la presse n’est pas exact. Il décrit « une personne informée sur la situation de la France, qui lit beaucoup la presse, littéraire,  bienveillante,  qui a une belle image dans la Sarthe, de femme ouverte, gentille pas du tout prétentieuse». Igor Mitrofanoff a été aux côtés de François Fillon de 1991 à 2017.

« Vous étiez sa plume, avez vous un souvenir d’une intervention de Penelope Fillon sur un discours ? » interroge la présidente qui se souvient que l’une des missions décrites par le couple Fillon consiste précisément dans la relecture des discours. « Oui, en 2012 elle trouve que mon discours est trop sombre, qu’il faut plus parler d’espérance, du bonheur français ». Pour lui, elle était « un élément important du dispositif local » .

Le rôle social de l’épouse d’un parlementaire,

 un concept un peu « chinois »

« Le parquet sent qu’il perd du terrain alors il attaque. Que pense le témoin du fait que les époux Fillon estimaient que les citoyens n’avaient pas à savoir que Penelope Fillon était attachée parlementaire, interroge le vice-procureur Bruno Nataf.
« J’estime que les attachés parlementaires doivent rester dans l’ombre pour ne pas donner l’impression d’être l’égal de l’élu » rétorque avec beaucoup de conviction le témoin. « Il faut être humble, ne pas se pousser du col ».

C’est exactement ce qu’explique Penelope Fillon depuis le début du procès quand on lui reproche de ne pas évoquer son rôle réel dans les interviews à la presse.  « Elle était les yeux et les oreilles » de François Fillon,  confirme  le témoin.

Interrogé par l’avocat de François Fillon, Antonin Levy,  sur le concept de « rôle social de l’épouse d’un parlementaire » évoqué par l’instruction,  il répond qu’il ne connait pas ce concept qui lui parait un peu « chinois ».

A cet instant,  la salle rit, l’avocat retourne s’asseoir persuadé qu’il a eu le dernier mot.  Mais le parquet revient à la charge. Bruno Nataf tente de faire chanceler le fidèle collaborateur en l’interrogeant sur le point de savoir si les costumes ne l’ont pas déçu.
La présidente tique. Non seulement il est tard, mais le parquet se place sur le terrain moral pour évoquer un sujet hors prévention.  « Robert Bourgi a dit lui-même que c’était un piège », rétorque habilement le témoin. « Mais un homme politique national peut-il tomber dans un piège ? », insiste le parquet.

« Oui, tout le monde peut tomber dans un piège ». Antonin Levy se relève.

Offensif , il lance à Igor Mitrofanoff : « les juges ont ordonné deux perquisitions chez Berluti, pensez-vous que ce soit une bonne utilisation de notre argent ? ».
« Je me pose la même question que vous », rétorque le témoin.

Le parquet abandonne. Il avait demandé à visionner le reportage d’envoyé Spécial sur l’affaire, déclenchant les foudres de la défense qui dénonçait une volonté de faire du procès la suite du tribunal médiatique. La présidente avant de lever l’audience indique que la demande est rejetée.

Jeudi, le tribunal entendra la défense sur les pièces produites puis abordera le travail à la Revue des deux mondes. » Actu-juridique
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