mardi 31 janvier 2017

MOURIR DANS SON DROIT

Il y a prés de trente ans, en croisière familiale sur un First 305, nous descendions le Chenal du Four au louvoyage par un gentil vent de sud de force 3. Mer plate, courant favorable, soleil, les conditions sont idéales.



Mon fils, 10 ans, est à la barre, bien calé au vent. Tribord amure, notre cap nous emmène vers la pointe Corsen à 1 ou 2 milles. Au loin, un voilier, génois tangonné bâbord amure remonte le chenal. Nos routes sont convergentes.

Il devient évident que nous nous croiserons de prés. J’identifie un Hood 38 avec son barreur assis derrière sa barre à roue.

L’occasion est idéale pour faire un peu de pédagogie.
- Cédric, quel est le voilier prioritaire ?
- Ben, nous.
- Pourquoi ? D’où vient le vent ?
- Euh, de la droite.  etc…

Pour appuyer ma démonstration, je lui explique qu’il ne doit pas modifier son cap.

Pourtant, plus l’on se rapproche, et plus il s’avère que notre route nous fait passer juste devant son étrave, comme en régate. Il se confirme que notre « adversaire » n’a pas l’intention de modifier sa route. Peut être ne connaît il pas les règles de priorité ?

Dans le doute, je choisis d’éviter de faire valoir ma priorité et de virer avant de le croiser, à quelques dizaines de mètres de lui.

Je lui fais savoir mon mécontentement et voit surgir le propriétaire dans la descente.

A la barre, un superbe dogue trône, impassible, assis sur le siège du barreur…









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