Il y a prés de trente ans, en
croisière familiale sur un First 305, nous descendions le Chenal du Four au
louvoyage par un gentil vent de sud de force 3. Mer plate, courant favorable,
soleil, les conditions sont idéales.
Mon fils, 10 ans, est à la
barre, bien calé au vent. Tribord amure, notre cap nous emmène vers la pointe
Corsen à 1 ou 2 milles. Au loin, un voilier, génois tangonné bâbord amure
remonte le chenal. Nos routes sont convergentes.
Il devient évident que nous
nous croiserons de prés. J’identifie un Hood 38 avec son barreur assis derrière
sa barre à roue.
L’occasion est idéale pour
faire un peu de pédagogie.
- Cédric, quel est le voilier
prioritaire ?
- Ben, nous.
- Pourquoi ? D’où vient
le vent ?
- Euh, de la droite. etc…
Pour appuyer ma
démonstration, je lui explique qu’il ne doit pas modifier son cap.
Pourtant, plus l’on se
rapproche, et plus il s’avère que notre route nous fait passer juste devant son
étrave, comme en régate. Il se confirme que notre « adversaire » n’a
pas l’intention de modifier sa route. Peut être ne connaît il pas les règles de
priorité ?
Dans le doute, je choisis
d’éviter de faire valoir ma priorité et de virer avant de le croiser, à quelques
dizaines de mètres de lui.
Je lui fais savoir mon
mécontentement et voit surgir le propriétaire dans la descente.
A la barre, un superbe dogue
trône, impassible, assis sur le siège du barreur…
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