CONSTAT par Daniel BONNEFOY
Rares
sont les plaisanciers qui connaissent les techniques élémentaires pour diriger
un voilier qui a perdu son safran ou qui, lors d'une traversée en équipage
réduit, seraient en panne de pilote automatique.
Beaucoup
ne voient d'autre solution que de naviguer avec un safran de secours ou de
disposer en permanence d'une ancre flottante.
En
2016, beaucoup de plaisanciers considèrent qu'il est suicidaire de naviguer
sans porter un gilet de sauvetage, un
harnais dès que l'on sort du cockpit, et criminel de naviguer sans canot de
survie.
Pourtant,
rares sont ceux qui traversent un océan en utilisant un régulateur
d'allure plutôt que 1, 2 voire 3 pilotes automatiques.
Il
ne leur vient pas à l'esprit qu'un pilote tombe en panne et que de trop
nombreux voiliers modernes perdent leur safran suspendu .
Peut-être
y suis je plus sensibilisé car j'ai subi cinq avaries de gouvernails : Ghibli,
Manzanita, Frioul 38, Speed 9.44, Edel Cat 35.
UN UN TEMOIGNAGE REEL:
500 milles sans safran en solo.
"J’ai
pu sauver mon bateau parce que le tube de jaumière était costaud (pas d’entrée
d’eau), et parce que j’ai utilisé la méthode de l’ancre flottante, préconisée
par Viking 35 dans son blog " Karibario.blogspot.com"
Un grand merci à lui.
La
tendance actuelle est donc au safran suspendu, même pour les bateaux de voyage.
Par
conséquent, il serait peut-être utile pour tous de penser à un système de
safran de secours facile à installer, et que les Glénans indique cette méthode
dans leur excellent livre de navigation, à l’aide d’un simple croquis."
6 DIRIGER LE VOILIER sans safran AU PORTANT:
"Pour
éviter le vent arrière, les traînards
peuvent être amarrés un peu sur le coté."
Cours de Navigation des Glénans.
-
Transporter l'ancre et sa chaîne dans le cockpit.
-
Frapper une amarre courte sur la chaine, si possible AVEC UN
EMERILLON.
-
Frapper un "bout" ( écoute ou bras de spi conseillé) sur
la chaîne
- Fixer
une poulie AU MAITRE-BAU du voilier ou
sur le taquet avant du voilier en passant par le chaumard.
- Faire
revenir ce bras sur un winch. Ce winch permettra de donner une
angulation à l'ensemble.
- REGLER
LE BRAS sur le winch en fonction du cap souhaité.
-
IMPORTANT:
Pensez à PROTEGER LE BRAS du raguage au niveau
du chaumard et le surveiller.
AMELIORATIONS
conseillées:
1
: Placer 2 émerillons, en entrée et sortie de chaîne, sinon
les écoutes s’emmêlent et l’ancre flottante tourne sur elle
même.
2
: J’ai fait passer mes 2 écoutes dans des poulies à chaque
extrémité de mon TANGON FIXE SUR LE BALCON EN TRAVERS, celles ci
ayant tendance à passer sous la coque et pouvant se coincer,
hélice...
3
: Effectuer une marque au feutre sur les écoutes au niveau des
winchs pour conserver les réglages.
4
: « J'ai bordé plat mon bout de génois à l’avant, ce
n’était pas très propulsif mais j’avais une stabilité de route
au vent arrière, qui me permettait de dormir une nuit entière. »
OBSERVATIONS:
Si l'on envisage un angle au vent serré , (120 ° du vent) il est nécessaire d'utiliser le chaumard situé à l'avant. Attention, la vitesse sera réduite et la dérive importante, mais cela peut être nécessaire momentanément.
S'il s'agit de donner un angle plus abattu, le bras fixé à hauteur du maître bau suffit si un chaumard est présent, sinon il est nécessaire de fixer une poulie ailleurs et ce n'est pas toujours possible.
Que le bras soit fixé au maître bau ou à l'avant, il est possible d'"empanner" en passant le bras par l'arrière et en faisant le montage sur le nouveau bord.
On peut donc jouer sur ces paramètres:
- angle du traînard par rapport à l'axe du voilier.
- longueur de la chaine mouillée,
"Pour
éviter le vent arrière, les traînards
peuvent être amarrés un peu sur le coté." Cours de Navigation des Glénans.
MISE EN PLACE
-
Transporter l'ancre et sa chaîne dans le cockpit.
-
Frapper une amarre courte sur la chaine, si possible avec un
émerillon.
-
Frapper un "bout" ( écoute ou bras de spi conseillé) sur
la chaîne
- Fixer
une poulie au maître bau du voilier ou
sur le taquet avant du voilier en passant par le chaumard.
- Faire
revenir ce bras sur un winch. Ce winch permettra de donner une
angulation à l'ensemble.
- Régler
le bras sur le winch en fonction du cap souhaité.
-
important:
Pensez à protéger le bras du raguage au niveau
du chaumard et le surveiller.
AMELIORATIONS CONSEILLEES:
AME
OBSERVATIONS:1 : Placer deux EMERILLONS, en entrée et sortie de chaîne, sinon les écoutes
s’emmêlent et l’ancre flottante tourne sur elle même.
2 : J’ai fait passer mes deux écoutes dans des poulies à chaque extrémité de mon
FIXE SUR LE BALCON à l’arrière, celles ci ayant tendance à passer sous la coque et
pouvant se coincer, hélice...
3 : Effectuer une marque au feutre sur les écoutes au niveau des winchs pour
conserver les réglages.
4 : "J’ai bordé plat mon bout de génois à l’avant, ce n’était pas très propulsif mais
j’avais une stabilité de route au vent arrière, qui me permettait de dormir une nuit entière."
Si l'on
envisage un angle au vent serré , (120 ° du vent) il est nécessaire
d'utiliser le chaumard situé à l'avant.
Attention,
la
vitesse sera réduite et la dérive importante,
mais cela peut être nécessaire momentanément.
S'il
s'agit de donner un angle plus abattu, le bras fixé à hauteur du
maître bau suffit si un chaumard est présent, sinon il est
nécessaire de fixer une poulie ailleurs et ce n'est pas toujours
possible.
Que le
bras soit fixé au maître bau ou à l'avant, il est possible
d'"empanner" en passant le bras par l'arrière et en
faisant le montage sur le nouveau bord.
On
peut donc jouer sur ces paramètres:
-
angle du traînard par rapport à l'axe du voilier.
-
longueur de la chaine mouillée,
7 DIRIGER LE VOILIER sans safran AU PRES ou au LARGUE:
Il
existe des voiliers qui naviguent parfaitement au prés sans toucher
à la barre.
D'une
manière générale, les plans Mauric ( First 30 ) ou Stephens ( She,
Swan...). C'est ainsi qu'Eric Tabarly a gagné la Transat 1976 et ses
cinq dépressions alors qu'il n'avait plus de régulateur d'allure
dès la première. Durant cette même transat, le Frioul 38 de Gilles
Vaton a été conçu sans safran. Il a traversé avec son seul
trimmer.
Toutefois,
sans safran, pour la majorité des voiliers actuels, l'équilibre de
la navigation à la voile me parait impossible. Pour faire route, il
me semble que, là aussi, un traînard constitué seulement de
cordages et réglé comme dans l'exemple précédent pourrait
permettre de faire route tant bien que mal.
Malheureusement,
je ne dispose d'aucun exemple pratique. Je suis preneur de vos
expériences...
Au
largue, l'exercice est surement plus compliqué.
8 UN PEU DE THEORIE:
Le moment est proportionnel à la norme de la traînée, à la distance entre le centre de gravité ou centre de carène et l'objet générant la traîne et enfin au sinus de l'angle entre l'axe du voilier et l'axe centre de gravité et objet traîné.
L'avis de la SNSM (revue Sauvetages n° 146 - 2018 )
"Pour les grosses unités, la bonne solution n'est pas toujours l'aviron ou le tangon bricolé d'un panneau..."
Efficace : mise en place rapide, peu d'efforts d'utilisation." SNSM 2018
TEMOIGNAGES :
Je suis parti de Fuerteventura aux
Canaries, le 19 septembre 2019. Mon projet était de rejoindre Capetown sans
escale sur mon voilier de 12 m.
" En ce qui concerne la casse de la mèche inox de mon
safran, elle s’est produite le 21 septembre dernier à environ 200 milles au sud des Canaries. De nuit, vers 1h, dans
une embardée , 3 m de houle 25 kn NE, j’ai entendu un grand bruit sans
ressentir le choc d’un ofni.
Aussitôt le bateau s’est mis hors contrôle, j’ai affalé les
voiles et vérifié mes fonds, soulagé de les voir sans une goutte d’eau. La
pelle du safran battait avec violence sous la coque. Je voyais à la frontale un
bout de safran dépasser du tableau arrière Sans pouvoir l’immobiliser de nuit
avec les mouvements désordonnés du bateau.
A l’aube, j’ai enfilé ma combinaison, ai plongé
avec un lasso et ai réussi à coincé la pelle contre la coque à tribord. Le plus
dangereux était de ne pas être assommé par le tableau arrière dans la houle et
par les mouvements circulaires de la pelle; celle ci tenait encore par des
tissus de verre déchirés.
La solution la plus simple était de rejoindre le
Cap Vert sous le vent distant de plus de 500M.
Une seule envie, SAUVER MON
BATEAU.
Dans la matinée, j’ai installé le tangon de spi, travers au
tableau arrière, fixé un seau de maçon sur une patte d’oie pour le déplacer en
fonction de la direction désirée.
Je me suis vite aperçu que la GV même à 3 ris me
faisait trop lofer, donc elle a été à affalée complètement et me suis dirigé
ensuite avec environ 1/4 de génois déroulé. Vitesse 2/ 3 kn dans la bonne
direction, 160degrés sur un bord mais équilibre très instable, le bateau
faisant la ‘toupie’ très souvent.
C'est alors que je me suis souvenu d’une visite sur votre site
quelques mois auparavant... J’ai donc commencé l’installation d’une ancre
flottante Plastimo en cône, rangée dans un coffre.
J'effectuais environ 50 à 70M / jour, je n’étais pas pressé,
le but était de ne pas m’épuiser par des
manœuvres incessantes, et de réussir mon arrivée
Pourquoi je n’ai pas appliqué cette technique dès le départ ?
J’avais un vieil article de magazine d’un gars qui avait
utilisé la technique du seau et j’ai dû faire travailler ma mémoire pour me
rappeler de votre blog. Ce serait extra que les Glenans l’indique sur leur
bouquin ; c’est grâce à ce livre que j’ai appris à naviguer.
A noter qu’avec cette technique, il est PLUS FACILE
DE FAIRE DU GRAND LARGUE, du travers, voire petit largue, que du vent arrière.
L’arrivée a été délicate, le vent soufflait
fort, je n’ai pas pu suffisamment freiner le bateau pour atterrir de jour.
L’effet venturi entre San Vicente et San Antao a
été délicat à gérer ainsi que le slalom entre les cargos aux mouillages.
Jai pu mouiller au
petit matin à 200 m de la marina, heureux pour mon bateau et riche d’une
expérience de plus ( j’ai travaillé mon centre de dérive et vélique...) " A.F.
Adlard Coles - Navigation par
gros temps - Page 449
GOUVERNAILS DE FORTUNE
« La plupart des
« bricolages expérimentés furent à peu près inefficaces sur cette mer
démontée (Fastnet 1979) . Il faut pourtant citer l’exemple d’un équipage qui,
pour se diriger après rupture de safran, remorqua un génois amarré à l’arrière
par son point de drisse et orienté au moyen de deux paires de drosses frappées,
l’une sur le point d’écoute, l’autre sue le point d’amure, et ramenées de
chaque côté du tableau arrière : pour lofer, il suffisait d’embraquer les
deux drosses au vent ; pour abattre, au contraire, de reprendre sous le
vent. Le bateau parcourut plus de 50 milles de la sorte. »
Adlard Coles – Navigation par gros temps - Page 449
SOMMAIRE
1
UTILISATION D'ANCRES FLOTTANTES OU DE
TRAINARDS connues
2 TYPES DE TRAINARDS ET ANCRES FLOTTANTES
- Seau
- Ancres et chaine de mouillage.
-
Drogue" de Jordan
-
Ancre flottante "parachute"
-
Ancre flottante "Gale rider"
3 L'AVIS
DES PROFESSIONNELS
4 TEMOIGNAGES
5 COMMENT
PRATIQUER?
9 ESSAIS DE TRAINARD "GALERIDER"
9 GOUVERNER
SANS GOUVERNAIL par Michael Keyworth
10 Utilisation de drogues de Jordan :
11 Témoignages publiés sur YACHTING WORLD
1 UTILISATION D'ANCRES FLOTTANTES OU DE
TRAINARDS
dont je connais l'utilisation.
2019 : Un navigateur français casse la mêche de safran suspendu de son 40 pieds de série en quittant les Canaries. Il effectue 500 milles en utilisant la technique décrite dans ce blog et mouille au Cap Vert une semaine plus tard.
-
Le capitaine Quoniam sur un trois mats en 1829 avait confectionné un système de
traîne qui lui avait permis de sauver sont trois mats.
-
1976 Mike Birch sur son Val 31 durant la Transat Plymouth / Newport. (Traînards ou ancre flottante)
-
1979 "Grimalkin" Nicholson 30
( traînards) durant le Fastnet.
-
1979 "Karibario" Hustler 32 (
traînards) durant le Fastnet.
-
1994 Peter Blake et Sir Knox Johnson sur
le catamaran Enza le dernier jour d'un
trophée Jules Verne en arrivant sur Ouessant par grosse mer. ( traînards)
2008 : Lors de la transat Québec / Saint Malo, le trimaran de 50 pieds Laiterie de St Malo a traversé l'Atlantique sans safran depuis l'Irlande et a terminé cette course honorablement.
-
2011 : Une navigatrice solitaire anglaise, Jeanne Socrates, sur son Najad 380
"Nereida" utilise une drogue de Jordan de 207 pieds avec 124 cones.
-
Un navigateur solitaire anglais, Steve, sur son 36 pieds biquille en acier "Silas
Crosby"
-
Un navigateur solitaire anglais, Roger Taylor, sur son 21 pieds "Mingming"
a utilisé une drogue de Jordan , (suite
de plusieurs dizaines de petits cônes fixés sur un cordage sur plusieurs
dizaines de mètres.)
Témoignages à la fin de
cet article
-
Deux "gros" catamarans Catana qui
ont sanci par l'arrière en étant sur ancre flottante.
NE PAS CONFONDRE
Il
ne faut pas confondre l'utilisation de traînards pour exclusivement freiner le
bateau dans des mers dangereuses et celle pour le diriger an cas d'avarie de
pilote ou de safran défaillant.
2 TYPES DE TRAINARDS ET ANCRES FLOTTANTES
- SEAU:
Mon avis personnel est que cela ne peut convenir que par beau
temps sur de PETITS VOILIERS. Ne pas oublier de le lester avec de la chaine
par exemple. L'avantage principal est que tout voilier possède un seau et des amarres et
que la mise en place est très simple.
- Ancres et chaine de mouillage.
Mon avis personnel est que cela peut convenir que dans la
majorité des cas, y compris sur des voiliers importants. L'avantage étant que
tout voilier possède un mouillage proportionnel à sa taille.
-
Drogue de Jordan , (suite de plusieurs dizaines de petits cônes fixés
sur un cordage sur plusieurs dizaines de mètres.)
Mon avis personnel est que c'est surement un excellent système à
condition qu'il comporte une longue
ligne de mouillage et plusieurs dizaines de cônes. Le secret réside dans la longueur de l'amarre.
L'inconvénient est que son prix est élevé pour une utilisation heureusement
rarissime.
-
Ancre flottante "parachute" :
Mon avis personnel est que les trois cas de ma connaissance d'utilisation d'une ancre flottante par gros temps se sont soldé par le
chavirage par l'arrière des trois catamarans concernés (dont un 57 pieds).
Mon
hypothèse est que le cordage était trop court et que lorsque l'ancre s'est
trouvée dans la partie déferlante de la crête, elle n'empêchait plus le voilier
de reculer. Mais, dans d'autres cas, des témoignages indiquent que le voilier se met en travers quand la tension se relâche dans un creux.
-
Ancre flottante "Gale rider"
( essais à la fin de cet article)
La
"galerider" est une sorte de seau très ajouré constitué de sangles.
Mon avis personnel est que c'est un système plus fiable que
l'ancre flottante type (parachute, Plastimo...). Mais là aussi, par gros temps,
il me parait indispensable d'utiliser plusieurs amarres de grande longueur afin
qu'elle soit elle plus éloigné possible du voilier. L'inconvénient est que son
prix est élevé pour une utilisation rare.
3
L'AVIS DES PROFESSIONNELS
concernant l'ancre flottante utilisée comme traînard :
"Il est évident qu'il
faut aller assez vite, presque aussi vite que les vagues pour diminuer leur
impact et avoir un safran efficace,
mais il ne faut surtout pas aller plus
vite car l'accélération dans la descente peut être fatale.
Si l'on va trop vite à sec de toile, pensez à
mettre mât et grand-voile dans l'axe.
On peut améliorer la sécurité en déplaçant tous les poids à l'arrière du
bateau.
Si l'on va encore trop vite il est temps de
mettre les freins et on peut encore
bricoler n'importe système de traînard avec toutes les aussières et mouillages
du bord. Pensez qu'avec la vitesse obtenue dans ces conditions il faut impérativement lester les
traînards.
Il vaut mieux assurer
l'amarre sur plusieurs points d'ancrage, en particulier les winchs en
permettant ainsi de régler l'attitude du bateau par rapport aux vagues."
COURS DE NAVIGATION DES GLENANS 1972 page 388
"La fuite retardée: mouiller une
ancre flottante par l'arrière est probablement dangereux: le bateau est trop
retenu. L'arrière ne soulage pas convenablement à la lame.
Il est préférable de traîner des
grosses aussières, que l'on file soit en long, soit en boucle. Si on
peut les lester, elles travaillent en profondeur et leur action est plus
régulière.
Ce procéder a des avantages certains....
Pour éviter le vent arrière, les
traînards peuvent être amarrés un peu sur le coté, etc. Encore une fois, il
n'y a pas de règles absolues, il faut tatonner, juger du résultat...
L'amarrage des traînards les plus
puissants doit être prolongé jusqu'à l'avant du bateau par un filin passant à
l'extérieur des haubans et tourné sur la bitte. En effet, pour les récupérer le
moment venu, il est nécessaire de pouvoir faire tête sur eux: les remonter par
l'arrière est à peu près impossible tant que le vent demeure frais."
Encore
faut il avoir réfléchi au préalable à la mise en oeuvre. C'est ainsi que lors
du Fastnet 1979, trois voiliers de 9 m ont utilisé des traînards.
4
TEMOIGNAGES
En
1979, le Nicholson 30 "Grimalkin" dans le livre controversé de N.Ward conclu que "cela ne fonctionne
pas"; l'autre, le Hustler 32 "Karibario", estime avoir été sauvé
grâce à elle.
Grimalkin avait utilisé une
amarre en double sans lest "qui flottait sur l'eau" à une dizaine de
mètres derrière leur bateau. Karibario a utilisé ses ancres de 8 et 12 kg au
bout de leur plus longue amarre (100 m)
"l’ancre du mouillage
léger, une Brittany de 8 kg" Le
bateau devient plus stable sur sa route et nous marchons à 5 nœuds de moyenne. Nous surfons encore, mais nous nous arrêtons
avant le bas de la vague. Le bon comportement du bateau et la vitesse excessive
nous poussent à augmenter les trainards." avant d'utiliser " la grosse ancre une Brittany de 12 kg, et Olivier l’installe sur les deux
aussières d’amarrage tournées sur les mêmes taquets.
Nous ralentissons à 3.7 nœuds de moyenne et prenons beaucoup mieux les vagues. Les
déferlantes ne sont pas plus dangereuses qu’elles l’étaient, ce que je
craignais au début.
Le jour s’est levé et je suis ahuri par
l’énormité de la mer."
5 COMMENT PRATIQUER?
Pour
exclusivement freiner le bateau dans des
mers dangereuses:
-
Le plus compliqué est de transporter l'ancre et sa chaîne dans le cockpit.
-
Gréer la chaîne sur une amarre longue,
si possible avec un émerillon, et l'amarrer sur un taquet solide ou un winch, au vent de préférence.
En
effet, il faut penser qu'il sera nécessaire de remonter ce mouillage. ( Cela dit, le changement d'ancre effectué sur
Karibario par 50 noeuds et mer démontée n'avait pas posé de difficulté)
7 DIRIGER LE VOILIER sans safran
AU PRES ou au LARGUE:
Il
existe des voiliers qui naviguent parfaitement au prés.
D'une
manière générale, les plans Mauric ( First 30 ) ou Stephens ( She, Swan...).
C'est ainsi qu'Eric Tabarly a gagné la Transat 1976 et ses cinq dépressions
alors qu'il n'avait plus de régulateur d'allure dès la première. Durant cette
même transat, le Frioul 38 de Gilles Vaton a été conçu sans safran. Il a
traversé avec son seul trimmer.
Toutefois,
sans safran, pour la majorité des voiliers actuels, l'équilibre de la
navigation à la voile me parait
impossible. Pour faire route, il me semble que, là aussi, un traînard
constitué seulement de cordages et réglé comme dans l'exemple précédent
pourrait permettre de faire route tant bien que mal.
Malheureusement,
je ne dispose d'aucun exemple pratique. Je suis preneur de vos expériences...
Au
largue, l'exercice est surement plus compliqué.
8 UN TEMOIGNAGE de navigation sans safran :
J'ai essayé sur mon Melody (plan Mauric), juste essayé pour voir si c'est possible.
30 noeuds de portant, houle de 2m, traînard de 20m sur patte d'oie réglable à l'aide d'une poulie, avec un "plat de spaghettis" au bout (un emêlage de 15m de bout de 12), morceau de génois, barre libre.
Possible de naviguer de 180 à 90° du vent au moins (je n'ai pas essayé au delà, ce n'était pas sur ma route et pas envie de me faire mouiller, mais je suis à peu près certain que j'aurais pu remonter à 60° avec cette configuration).
Je pouvais régler l'orientation du point de tire du traînard avec le winch au vent, la stabilité de route était très satisfaisante, me permettant de lâcher la "barre" régulièrement pour aller vaquer à d'autre occupations." Swanee sur H&O
8 UN PEU DE THEORIE:
Le moment
est proportionnel à la norme de la traînée, à la distance entre le centre de
gravité ou centre de carène et l'objet générant la traîne et enfin au sinus de
l'angle entre l'axe du voilier et l'axe centre de gravité et objet traîné.
9 ESSAIS DE TRAINARD "GALERIDER" au moteur, sans vent:
Un
régatier américain Michael Keyworth a écrit un rapport sur des essais qu'il a
effectué sur un Swan 44 MK I
modifié, du nom de Chasseur.
Il
existe aussi une vidéo sur youtube qui explique le montage pour diriger ce voilier
par beau temps sans safran.
(vous trouverez l'ensemble de ses tests à la fin de mon
article.)
Son constat est identique au mien:
"Je
m’inquiète depuis plusieurs années du nombre d’avaries ou de pertes de
gouvernail et des conséquences en termes de bateaux perdus ou d’équipage
blessés ou morts.
Le but de ces
essais était de déterminer la meilleure méthode et l'équipement afin de
gouverner efficacement le bateau vers un abri sûr en cas d’avarie irrémédiable
du gouvernail. "
Si
vous utilisez une ancre flottante pour ralentir la vitesse de votre voilier il
faut que vous disposiez d'une grande longueur d'amarres pour que l'ancre
flottante n'agisse pas sur la même vague en mouvement que le voilier.
Evidemment, je parle de tempête avec des
vagues déferlantes importantes et n'on d'avarie de pilote ou de safran par
temps maniable.
L'objectif était d'utiliser l'équipement normalement à bord du bateau
lors des traversées ou des courses au
large.
Ce
guide est le résultat de multiples tests effectués à l'automne 2013 au large de
Newport, RI.
Le
voilier d'essai était un Swan 44 MK I
modifié, du nom de Chasseur. L’idée première était d’utiliser un objet
contrôlable capable de créer et transmettre une trainée permettant d’obtenir
une stabilité directionnelle. De mon point de vue un trainard devait permettre
d’obtenir une trainée suffisante, sans pour autant freiner trop le bateau.
Chasseur
avait été modifié de la façon suivante: le gouvernail et son skeg avait été
remplacés par un safran suspendu et une
mèche en carbone, la forme de quille modernisée et le mat allongé d’environ
deux mètres. Pour les essais le safran a été enlevé et l’ouverture de la mèche
obturé.
10
GOUVERNER SANS GOUVERNAIL par Michael Keyworth
Méthodes et équipements testés par Michael Keyworth (régatier américain)
Je
m’inquiète depuis plusieurs années du nombre d’avaries ou de pertes de
gouvernail et des conséquences en termes de bateaux perdus ou d’équipage
blessés ou morts.
Le but de ces essais était de déterminer
la meilleure méthode et l'équipement afin de gouverner efficacement le bateau
vers un abri sûr en cas d’avarie irrémédiable du gouvernail.
L'objectif
était d'utiliser l'équipement normalement à bord du bateau lors des traversées
ou des courses au large. Ce guide est le résultat de multiples tests effectués
à l'automne 2013 au large de Newport, RI.
https://youtu.be/vupIl68mCYg
Le
voilier d'essai était un Swan 44 MK I
modifié, du nom de "Chasseur".
L’idée
première était d’utiliser un objet contrôlable capable de créer et transmettre
une trainée permettant d’obtenir une stabilité directionnelle. De mon point de
vue un trainard devait permettre d’obtenir une trainée suffisante, sans pour
autant freiner trop le bateau.
Chasseur
avait été modifié de la façon suivante: le gouvernail et son skeg avait été
remplacés par un safran suspendu et une
mèche en carbone, la forme de quille modernisée et le mat allongé d’environ
deux mètres. Pour les essais le safran a été enlevé et l’ouverture de la mèche
obturé.
J’avais
à bord de "Chasseur "une ancre
flottante fabriquée par Hathaway, Reiser, & Raymond (Stamford
Connecticut) et à laquelle j’étais familier. J’ai contacté Wes Olivier chez
Hathaway pour leur demander de faire plusieurs prototypes de trainard pour les
tests.
http://www.landfallnavigation.com/galerider.html
Drogues are usually trailed astern, with the
intention of allowing your boat to keep its stern to the wind, but slowing its
speed to keep control and avoid pitchpoling. Galerider's parabolic, webbed
construction slows the flow of water rather than simply blocking it -- allowing
tremendous energy dissipation without creating a shock load during sudden
acceleration (as in down the face of a monster wave). Such loads have been
known to rupture the conventional ParaTech Sea
Anchor, and strip attachment hardware from the deck.
Galerider's design applies modern fluid dynamics to the problem, resulting in a
drogue which can be deployed smoothly, provide positive control, easy
retrieval, and compact storage. One of the most compelling benefits of the
Galerider drogue is the preservation of steerage control, since the
flow-through effectively allows you to maintain two or three knots speed. The
drogue provides elastic, but high resistance to eliminate surfing, yawing, and
pitchpoling tendencies. In the trough, it continues to provide low resistance
for steering control. The Galerider makes it possible to set and keep a
downwind course
C’est ainsi que nous avons utilisés les
équipements suivants:
-
trainard de 0.30 cm de diamètre équipé de trois brides,
-trainard
de 0.30 cm de diamètre équipé de quatre brides,
-trainard
de 0.45 cm de diamètre équipé de quatre brides,
-trainard
de 0.75 cm de diamètre équipé de quatre brides
-trainard
de 0.90 cm de diamètre équipé de quatre brides.
Le but de l'essai était de déterminer si la
route du voilier pourrait être contrôlée en utilisant chacun des trainards
d’essai, dans les conditions suivantes
-
Avec réglage des voiles seul sans trainard,
-
Au moteur avec trainard,
-
Remonter au vent à la voile avec trainard,
-
Vent portant à la voile avec trainard
-
Navigation à voile et moteur avec trainard,
-
En remorque avec un trainard
La longueur des trainards s’est avérée très importante, et les résultats
sont sans appel:
-les deux trainards de 0.30 cm ne fournissent
aucune stabilité directionnelle
-le
trainard de 0.45 cm fournit une faible
stabilité contre dans des vents de moins de 10 nds
-le
trainard de 0.75 cm a été très efficace dans toutes les conditions de vent
rencontrées et a réduit d’environ 1 nd la vitesse du bateau.
Dans des conditions de vent supérieures à 20nds un bout de chaine a été rajouté pour
empêcher le trainard de déjauger.
- le trainard de 0.90 cm a travaillé de façon similaire au trainard de 0.75
cm en réduisant la vitesse du bateau d’environ 1,5nds.
Gréement des trainards :
Deux
écoutes de spinnaker ont été utilisées. Je crois que les écoutes de spi sont
appropriés car elles sont généralement dimensionnées en fonction de la
longueur du bateau.
Les écoutes passent dans des poulies frappées au maître bau du bateau, comme les deux côtés d'une bride (bâbord et
tribord).
Elles sont reliées à la ligne principale du trainard par un émerillon. Les écoutes sont ensuite renvoyées sur les winchs
dans le cockpit. Il est important de veiller à ce qu’il y ait le moins possible
de frottement et donc d’usure sur ces écoutes qui deviennent les «
câbles » de direction du voilier.
Nous
avons constaté que les écoutes devaient être ramenées au niveau de l’axe de
rotation du bateau. Ce point est probablement quelque part près du milieu
du bateau.
Remarque:
les poulies de bras de spi peuvent être d’excellents points de renvois pour les
écoutes de contrôle
Des avis précédents ont suggéré de les fixer
aux quarts du tableau arrière. Nous avons trouvé que cela restreint les mouvements
de la poupe du bateau mais empêche les changements de direction.
Dans les conditions difficiles et/ou venteuses, il peut s’avérer nécessaire d’ajouter du poids au
trainard pour lui éviter de déjauger.
Fidèle
à l’idée de nous limiter à l’équipement déjà présent à bord, nous avons pu
utiliser différentes longueurs de chaine, attachée par un émerillon à la tête
du trainard.
À
l'autre extrémité, nous avons utilisé avec efficacité un émerillon et une
manille de rechange et attaché un bout à l'extrémité avant de la chaîne et
l'autre à la patte d’oie de commande du bateau.
Il est important de disposer d’émerillons de
part et d’autre, car le trainard a tendance à tourner quand il est
remorqué. La bride peut se tordre mais cela n’a pas semblé affecter les
capacités de contrôle. Lors de nos tests la longueur de l’ensemble n’a pas
paru importante. Nous avons fait varier la longueur de 15 à 40 m (environ…)
Il
peut être nécessaire de rajouter de la longueur dans les conditions
extrêmes. J’ai fait des repères tous les 3m environ à la fois sur les
écoutes et sur les brides. (on peut faire cela avec un marqueur ou un morceau
de scotch)
RESULTATS
observés :
La
chaîne est un élément important.
J’ai
choisi d’utiliser de la chaine pour lester le trainard parce que les règles
ISAF pour la course au large exigent d’avoir à bord une ancre et un dispositif
de mouillage adapté, de sorte qu'il n’y a pas besoin d’emporter d’équipement
supplémentaire.
D’autres
navigateurs au large ont tendance à emporter suffisamment de matériel pour
pouvoir répondre à cet usage. D’un point de vue pratique, je pense qu'il est
logique d'avoir différentes longueurs de chaîne adaptées aux circonstances. Il
est également évident qu’une chaîne plus longue peut être raccourcie en
utilisant les outils pour couper le gréement tels que requis par les
règlements. Une chaîne courte peut être rallongée en utilisant des manilles
pour assembler des longueurs de chaines plus courtes.
-
Quel est le poids d’un trainard du type Galerider ?
Le trainard de 0.75 cm de diamêtre standard
pèse environ 4,5kg et est stocké dans un sac d’environ 30cm de diamètre et de
8cm d'épaisseur.
Le
trainard de 0.90 cm standard pèse un peu moins de 7kg et tiens dans un sac qui
est de 45 m de diamètre et de 10 m d'épaisseur.
- L'une des difficultés à laquelle vous devrez
faire face et de déterminer la place du barreur et sa vision du compas. Il
faudrait peut être envisager de s’équiper un compas portatif que l’on puisse
installer de façon adéquate. Les bateaux équipés de boîtiers électroniques
modernes peuvent avoir des afficheurs visibles à la fois du barreur et du
régleur.
-
Il serait avisé que tout navigateur au large s’emploie à pratiquer le
lancement d'un trainard pour réduire sa vitesse au portant dans la grosse mer,
et aussi comme un moyen de gouverner. Cela aiderait à identifier le
matériel nécessaire à mettre en place et a définir un plan d’action pour
l’installer.
-
Le passage du trainard frein au trainard de direction ou vice versa peut être
plus facile que vous ne le pensez.
-
Un truc que nous avons appris est que vous pouvez amarrer une des écoutes de
contrôle et utiliser seulement l’autre pour régler le trainard.
Si
vous bloquez l’écoute bâbord, choquer l’écoute tribord vous fera tourner à gauche,
la reprendre vous fera tourner à droite. Cette approche donne au barreur plus
de souplesse d’action et moins de fatigue.
-
Ce que je retiens de l'essai étendu est que vous pouvez obtenir beaucoup de
contrôle à l'aide d'une ancre flottante.
Je
serais prêt à parier que si un bateau est capable de naviguer plus de 100 miles
sans gouvernail jusqu’à un port sûr, l'équipage va vouloir faire un tour
d'honneur dans le port pour "montrer" leur nouvelle capacité et les
qualités de marins dont ils ont fait preuve.
Une
dernière pensée. Ayant navigué plus de 150.000 miles en mer, je l'ai vu
beaucoup de choses et ait été en mesure de surmonter toutes sortes de
conditions défavorables, et j’ai toujours de préoccupations et des réserves.
Une préoccupation est celle de la perte de gouvernail et comment faire face à
cette possibilité.
Ce
test devrait aider tous ceux qui vont en mer avec cette possibilité. L'autre
préoccupation qui me hante chaque fois que je vais à la mer est la quantité de
débris flottants et d'autres objets qui peuvent affecter la capacité du
meilleur marin à naviguer en sécurité.
La possibilité d'être défoncé ou coulé à la
suite de collisions avec des débris flottants est réel. La plupart des
histoires que je l'ai entendues racontent que la perte du gouvernail a entrainé
l’abandon du bateau Ces navires abandonnés représentent une menace pour les
autres marins qui vont en mer et les exposent à des risques inutiles.
Michael
Keyworth est vice-président et directeur général de Brewer Cove Haven Marina à
Barrington, RI.
10 Utilisation de drogues de Jordan :
Il existe plusieurs vidéos
à visionner sur Youtube
11 Témoignages publiés sur YACHTING
WORLD
Des dizaines de cas réels
sur : dragdevicedb.com
-
Un navigateur solitaire anglais, Steve, sur
son 36 pieds biquille en acier "Silas Crosby" a
utilisé par trois fois une drogue de Jordan.
he has used it three times, twice off
Chile in galeforce winds. He says that seas were beginning to break, with the
yacht running at five to six knots under bare poles, before he deployed the
drogue for six hours and 12 hours respectively.
“I used a retrieval line, making a rolling hitch to transfer it to
the main line. The third deployment was in June 2013, 90 miles off Adak
(Aleutians) in a far worse gale. We rode to the JSD for three days in winds up
to 60 knots with lots of breaking seas. We had seas aboard, but down below was
dry and there was little rolling. We never even came close to being knocked
down or broaching.
“Once when I was in the cockpit, the boat began to fall down the
front of a wave and was arrested quite forcefully by the drogue. It was
dramatic and confidence-inspiring.”
Read more at
http://www.yachtingworld.com/features/a-jordan-series-drogue-63180#DMKPj74lzolibg45.99
-
2012 : Un navigateur solitaire anglais, Greg,
sur son cotre en acier de 40 pieds biquille en acier "Alcidae III"
a
utilisé par sept fois en 49 jours une drogue de Jordan. entre les Kerguelen et
Hobart dans des vagues de 8 à 12 m.
He used his drogue seven times in 49 days on passage from Kerguelen
to Hobart in 2012, mostly in seas of 8-12m. But in one vicious gale lasting
over five days he saw seas up to 14m. He finds it best to deploy the drogue
while hove-to and flakes the JSD in the cockpit ready for deploying.
Interestingly, he now dispenses with a bridle and uses a single
line off the port quarter, saying the boat “seems to like” seas coming onto the
quarter.
He notes that 15 per cent of the cones had become frayed and were
replaced after this passage. The aft cockpit was pooped regularly, so he says
that it is essential to have a well-dogged down companionway door. “I am of
little doubt that I would not have safely arrived in Hobart if I had not had a
suitable JSD on board, but would have suffered multiple rollovers.”
Read more at http://www.yachtingworld.com/features/a-jordan-series-drogue-63180#DMKPj74lzolibg45.99
-
Un navigateur en double anglais, Tony, sur
son 42 pieds en acier "Taonui" a
utilisé une drogue de Jordan de 200 pieds équipée de 120 cônes.
On Taonui,
a 42ft steel cutter, Tony sails double-handed. His JSD set-up uses 1in braid
drogue line that’s 200ft long and has 120 cones, with 20ft of in chain
attached via cleats to the quarters using a sturdy 1in braid bridle with a
heavy duty swivel shackle.
He has used this in anger eight times in the past 16 years, when
it was no longer safe to lie hove to or ahull. His preference in storms is to
run before the wind in winds up to 50 knots, but that is impossible for long
when single-handing, if there is a lack of sea room or if he needs to make
repairs, etc.
“I wish that we had used the drogue when we were off the coast of
Argentina in 1997,” he notes. “We tried heaving to, then lying ahull. Big
mistake. We were turned upside-down by a rogue wave and lost the mast and had
other damage. If we had been lying to the drogue with our stern to the seas we
would have just been pooped.”
Read more at
http://www.yachtingworld.com/features/a-jordan-series-drogue-63180#DMKPj74lzolibg45.99
-
Un navigateur solitaire anglais, Roger Taylor, sur son 21 pieds "Mingming"
All my ocean sailing is done single-handed in small yachts. This
has two implications for heavy weather sailing. First, the boat cannot be
helmed manually for long. Second, it will tend to lie beam-on to the seas – a
very dangerous attitude.
My Windpilot self-steering gear is fine for holding the boat to
windward or running at an oblique angle. But very occasionally the sea states
are simply too dangerous to sail in – the risk of capsize is too great. In my
last yacht, Mingming, a 21ft junk-rigged
Corribee, this happened twice during 20,000 miles of sailing in the high North
Atlantic and Greenland and Norwegian seas. Both times I deployed my ultimate
yachtsaver, my Jordan Series Drogue.
The first time was during a severe gale off south-west Iceland.
For some reason this storm generated some of the steepest waves I have seen.
Occasional wave faces looked nearly vertical.
Once the drogue had been deployed it seemed as if all the
potential danger had been defused. As the drogue is set from the stern, the
boat lay quietly in its natural attitude, absolutely stern on to the waves,
with just a few degrees of yaw either way. We moved gently downwind at up to
one and a half knots. As each crest passed under the yacht we accelerated
gently forward until the drogue applied its force.
Tailored to the displacement of my yacht, the drogue applied its
force softly; not too much and not too little. It was an extraordinary
sensation. As I lay on the cabin sole I felt the boat surge forward then, with
a loud creaking as the braking started, gently slowing. There was a moment of
near weightlessness as I was lifted off the sole then placed softly down again.
It was like a kind of horizontal bungee jump.
I rode to the drogue for 17 hours in total comfort without a hint
of a broach or a capsize. Retrieval was not a problem as I lost the drogue
through chafe (an error of seamanship on my part). Fortunately, the worst was
nearly over by then and a homemade B&Q sandbag sea anchor saw us through
the rest, although without the smoothness of the JSD.
The second deployment of my replacement homemade drogue was
south-east of Greenland’s southern tip, Cape Farvel. This short-lived storm had
already built up a fine old sea and created the highest waves I had seen in the
Northern Hemisphere. They were not especially steep, but they were truly
monumental and were starting to break.
The ride this time was not as comfortable since the wave trains
were bisected by a residual swell. The drogue did its work of defusing the
threat, but we rolled heavily as the swells passed under the beam. This was
more of a discomfort than a danger.
Manual retrieval of the drogue was hard because I had no winches
on board. I have since added a floating line to the end to pull it in
backwards.
Read more at
http://www.yachtingworld.com/features/a-jordan-series-drogue-63180#HwwCv8ACf1f76hD4.99
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