Bulletin météo pour la journée du 3 novembre
1991: JERSEY : SW backing WSW 8 with gusts to
60 knots. Sea: Rough -West later METEO FRANCE: Vent WSW force 8 – violentes rafales
à 55 noeuds. Tendance ultérieure: NW lundi- Mer Forte
METEO : Durant cette journée, les sémaphores ont enregistrés les pointes de vent
suivantes : Jersey : 60 noeuds Carteret : 57 noeuds Granville: 67 noeuds
A
10 heures, 64 noeuds ont été enregistrés à Jersey. Environ 30 voiliers Français
étaient présents à la marina . Après de nombreux palabres, la plupart ont
décidés de prendre le ferry pour St Malo. Seuls, quatre voiliers de Granville,
ont pris la décision de partir vers 14 h, à la renverse.
J'ai
hésité un moment, ayant des doutes sur la capacité de résistance des voiles usagées
de Caugek ( Sun Légende 41 de location ) et, aussi, du fait que le decca nous
donnait des points fantaisistes. La renverse du courant étant à midi, nous
avons été les premiers à appareiller vers 13 h 30.
Après
avoir pris trois ris à l'abri du port, nous sommes sortis alors qu'un grain
approchait. Nous l'avons subi à hauteur de Dog Ness et, sous trois ris et moteur,
nous avions bien du mal à progresser à 2 noeuds.
La visibilité
était de l'ordre de 50 m ,
le vent en pointe est monté à 52 nœuds réels pour se stabiliser autour de 45.
Après avoir paré les proches dangers, le vent étant tombé à 40 noeuds, nous
avons déroulé quelques m2 de génois et abattu au cap 150/160 vers la NE Minquiers à
environ 80 ° du vent. La mer était forte, avec des creux de 3 rn, parfois plus.
Le vent moyen s'est stabilisé à 35/40 noeuds avec deux grains à 48 noeuds.
A
16 h 00, nous sommes tombés sur la SE Minquiers alors que le vent n'était plus que
de 30 noeuds. Nous avons mis le cap au près vers St Malo mais il est vite
apparu qu'à cause de la mer très hachée et de la déformation du génois, nous ne
pouvions espérer remonter à plus de 60° du vent dès que le vent dépassait 35
noeuds.
Lors
de l'embellie, après un grain, nous nous sommes retrouvés à 1/4 de mille dans
l'ouest des Ardentes. Il devenait évident que nous ne pouvions atteindre St
Malo. J'ai donc mis le cap sur la Grande Entrée de Chausey puis, devant l'imminence
d'un nouveau grain, j'ai préféré contourner l'archipel par le Nord. Ce qui fût
judicieux !
Escortés
par un banc de dauphins, après avoir eu quelques difficultés à hisser le génois
dont la drisse fut malencontreusement choquée. Nous avons ensuite fait route
jusqu'à Granville, par petit temps…
Enfin presque, il n’y avait plus que 25/30 nœuds.
Amarrés
au port de Hérel à 18 h. Grune sec 6, Dame de Lecq , India Song et le ketch de
Pierre Bachelet nous ont succédés dans l'heure qui suivait.
Pour
ma part, depuis 1968, date de ma première traversée vers Jersey, j’ai dû en
effectuer plus de 150. C 'est
le retour le plus risqué dont je me souvienne.
En dehors des courses, Je n'ai rencontré que trois fois des temps plus durs.
En 1975, au large de Capetown ainsi que dans le golfe de Gascogne. J'avais déjà vécu une expérience similaire dans les Anglos entre Guernesey et St Malo en novembre 1988 mais c'était sur Pen Duick VI.
En dehors des courses, Je n'ai rencontré que trois fois des temps plus durs.
En 1975, au large de Capetown ainsi que dans le golfe de Gascogne. J'avais déjà vécu une expérience similaire dans les Anglos entre Guernesey et St Malo en novembre 1988 mais c'était sur Pen Duick VI.
L'EQUIPAGE:
En dehors de Sylvie et Denis qui avaient effectué quelques rares navigations avec moi, les 5 autres étaient de parfaits néophytes, parisiens branchés. Ils se sont remarquablement comportés, trempés dans la bonne humeur. Certains méritent toutefois des mentions particulières.
En dehors de Sylvie et Denis qui avaient effectué quelques rares navigations avec moi, les 5 autres étaient de parfaits néophytes, parisiens branchés. Ils se sont remarquablement comportés, trempés dans la bonne humeur. Certains méritent toutefois des mentions particulières.
Denis, il est vrai solidement encouragé par le
soutien discret mais néanmoins actif de son épouse, a manifesté de belles
dispositions au poste de navigateur ainsi que de réelles qualités de pugnacité
lors d'un féroce combat avec un génois récalcitrant.
Cécile
et Sylvie, admirables dans l'inconscience de leur première navigation, pour
avoir fait une confiance aveugle au skipper qui a apprécié leur bonne volonté, leur
stoïcité et leur bonne humeur dans l'humidité ambiante .
Patrick
et Gilles, deux équipiers dont l'expérience inégale a été compensée par une grande
placidité, gage de la certitude d'obtenir un renfort efficace en cas de
situation extrême.
Enfin
Sylvie, qui, malgré une expérience nautique unanimement reconnue, a connu une
légère baisse de son tonus habituel. Lors du retour; a effectué une action de
communication tout à fait remarquable. Peut-être mériterait elle aussi une
mention spéciale pour ses qualités de « barreuse » sur les routes
étroites de Jersey ?
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