cliquer sur la flèche horizontale verte devant "2016"
puis celle devant "octobre " par exemple.
ou devant "2017" et "janvier"
ou devant "2017" et "janvier"
Sur un SWAN 38 dans le golfe de Gascogne
avec une mer croisée et 40/45 nœuds de vent :
« Une
fois descendu dans les profondeurs du
carré nous oublions facilement la mer démontée et les 40 à 43 nœuds qui
soufflent à l’extérieur…
Les
changements de quart sont, comme le reste, d’une extrême rigueur. Cela
donne : « mon jeune ami, dans 12 secondes cela va être votre
tour… «
Amarinés
comme nous le sommes, c’est à peine si nous nous rendons compte que nous sommes
sur un voilier qui subit un coup de vent. C’est la première fois que je prends
la cape et en suis surpris. Des années après, c’est le principal souvenir qui me restera. »
« Pour
remettre en route, c’est simple, il suffit de choquer l’écoute au vent et de
border celle sous le vent. Par contre le barreur est obligatoire et n’est pas à
la fête… Nous faisons route au largue à 8 nds, travers au vent et aux vagues du
vent ; immédiatement je me rends compte que c’est une conn...
A
la barre, il est dur de maintenir le SWAN 38 sur son cap à cause de la houle
résiduelle de trois quart arrière qui est contrariée par la mer du vent. A la
barre, je prends fréquemment des paquets
de mer qui brisent sur la coque au vent.
Après
une dizaine de minutes, les » chefs » décident que le vent à forcit
et nous reprenons la cape bâbord amure vers le large. Nous reprenons notre
routine. Lecture, apéritif, déjeuner, café, dormir, quart… »
14
août 1979 :
« OSSIAN », half-tonner Hustler 32 avant de sancir et d’être roulé
lors du Fastnet.
Patrice
Ratzel raconte avant d’être roulé et démâté:
« Très rapidement, nous ferlons la grand-voile et mettons en fuite
seulement sous foc n°3. Grand largue,
nous partons sur chaque vague à des vitesses de 14 à 17 noeuds et, en
conséquence, décidons de réduire encore la toile, bien que le bateau reste tout
à fait contrôlable.
Vers une heure du matin, François M… et Gilles L sont de quart. Est-il
besoin de préciser que barrer dans de telles conditions, dans la nuit, avec
50/55 nds de vent, des vagues invisibles dont nous saurons par la suite
qu’elles atteignaient 10 à 12 m ,
n’est pas à la portée du premier venu.
Mais à peine une demi-heure après avoir envoyé le tourmentin, une vague
particulièrement forte soulève notre tableau volumineux, l’étrave s’enfonce et
le voilier devenu incontrôlable part au lof juste devant la crête de la déferlante.
Avant que le bateau ne se redresse, il s’est écoulé un temps qui nous
parait d’une longueur infinie mais qui n’a pas du dépasser une minute. Nous
sommes les uns sur les autres. Par toutes les rares ouvertures, par la descente
entre ouverte, l’eau se précipite. »
« OSSIAN »
démâté, se mettra ensuite en cape sèche.
Toujours
sur « OSSIAN », half-tonner Hustler 32 après avoir été roulé par une
déferlante :
« Constatant que nous n’avions
pas de voie d’eau, j’ai décidé d’attendre que cela se passe, enfermés à
l’intérieur. La barre est amarrée et le voilier démâté file vers le
sud-est à 4/5 nds, bousculé régulièrement par des vagues de direction
différentes.
Nous avons passé le reste de la
nuit en cape sèche, barre amarrée. Le bateau libéré de son gréement, se
comportait sainement en bouchonnant. »
Sur
« KARIBARIO », half-tonner Hustler 32 de Stephens Jones lors de la
même nuit à quelques dizaines de milles de OSSIAN.
Son
propriétaire, Jan Legallet raconte
« L’anémomètre reste fréquemment en butée plusieurs minutes à 50 nœuds. La
mer se creuse et je guide Jean-René en lui indiquant ce qu’il doit faire pour
négocier chaque vague car il est impossible à ce moment de regarder derrière et
de barrer en même temps. Nous les prenons, si possible, de trois quart arrière
bâbord amure.
Deux ou trois déferlantes remplissent le
cockpit, finissant de nous tremper et de remplir nos bottes. La première,
particulièrement forte, casse l’arceau en alu qui fait office de balcon arrière
et sur lequel sont tendues les filières. Ces déferlantes nous emmènent dans des
surfs un peu fous et angoissants dans la nuit.
A 4h45, alors que le lever du jour commence
enfin à se lever, une vague plus abrupte et plus haute que les autres nous
emmène dans un surf terrible à environ 15 nœuds. Nous la prenons bien en ligne,
sans problème apparent ; mais lorsque nous arrivons dans le bas de la
pente, nous enfournons dans le creux et nous voyons avec stupeur l’avant du
bateau disparaître et l’eau venir jusqu’à nous.
Nous avons sanci, mais le bateau, au lieu de
faire la culbute complète, est retombé, a gité à 80° sur tribord et nous a
expédié, Eliane et moi, à l’eau alors que Jean-René se tenait à plein bras à la
bastaque.
Il est maintenant évident qu’il faut changer
quelque chose à notre allure »
KARIBARIO
prendra ensuite la fuite avec des trainards.
14 août 1979 - Nicholson 30
« GRIMALKIN ». Selon Nick Ward (le
survivant resté à bord) «Les yeux
écarquillés, nous tentions de déchiffrer sur les lèvres de nos compagnons leurs
avertissements pour mener Grimalkin à travers,
au-dessus, dedans et quelquefois sous les murailles d’eau. En plus des embruns
et des paquets de mer emportés par le vent, le sillage de Grimalkin créait sa propre vague, d’énormes jets
d’eau qui jaillissaient sur les côtés, souvent plus haut que nous, lorsqu’il
accélérait.
Et,
pour rendre encore un peu plus précaire notre situation, les traînards
n’avaient pas eu l’effet escompté. Certes, ils nous ralentissaient, on
pouvait apercevoir des embruns phosphorescents qui volaient lorsque la crête
des vagues brisaient autour d’eux, mais les déferlantes qui suivaient
continuaient à nous submerger. La tactique de fuite n’était donc pas adaptée à
de tels ouragans, mais comment aurions-nous pu le savoir ?»
NDLR :
Comme il précise : » on pouvait
apercevoir des embruns phosphorescents qui volaient lorsque la crête des vagues
brisaient autour d’eux, » Il
est probable que les traînards de ce Nicholson n’étaient pas lestés ce qui les
rendaient évidemment inefficaces contrairement à l’exemple suivant lors de la même nuit.
Jan Legallet sur KARIBARIO -
Hustler 32-
« JR et Luc nous font passer l’ancre Brittany 8 kg puis l’aussière et nous filons le tout de
façon que l’ancre soit tirée également par les deux bouts.
Le bateau devient plus stable sur sa route et
nous marchons à 5 nœuds de moyenne. Nous surfons encore, mais nous nous
arrêtons avant le bas de la vague. Le bon comportement du bateau et la vitesse
excessive lors des surfs nous poussent à augmenter les trainards.
Nous demandons alors la grosse ancre, une
Brittany de 12 kg ,
et Olivier l’installe sur les deux aussières d’amarrage tournées sur les mêmes
taquets.
Nous ralentissons à 3.7 nœuds de moyenne et
prenons beaucoup mieux les vagues. Les déferlantes ne sont pas plus dangereuses
qu’elles l’étaient, ce que je craignais au début. «
Le jour s’est levé et je suis ahuri par
l’énormité de la mer. Je ne pensais pas que cela pouvait exister à ce point
là ! J’ai vraiment peur maintenant et je commence à me demander si nous
allons nous en sortir entier. »
Quelques
heures plus tard :
« Vers 10h30…le bateau démarre sur ce
gigantesque coup de pied dans les fesses et accuse, en surfant, un énorme coup
de gite à bâbord….J’entends Jean-René m’appeler, me disant : »viens
vite, ta femme est au jus ! »… Eliane est retenue par son harnais et
se cramponne aux trainards. A deux nous tirons Eliane le long du tableau
inversé pendant que Olivier tente de remettre le bateau en ligne…
Jean-René a vu arriver cette énorme vague
déferlante en disant à Olivier de se cramponner très fort. . Ce dernier
n’a pas saisi toute la crainte de cet avertissement et a été projeté à l’eau
mais a pu remonter seul presque
immédiatement sur une embardée qui a mis l’angle du tableau arrière au niveau
de l’eau devant lui !....
L’ambiance de relative sécurité créée par le
comportement du bateau avec ses trainards, les quelques heures sans casse,
l’avion qui vient de disparaître et la peur est revenue, aggravée par la
fatigue… Bien qu’épuisé, je ne peux dormir car le bateau roule beaucoup….Sur
deux déferlantes, je me précipite dehors pour voir si tout le monde est
là… »
Il
est important de noter que l’équipage de KARIBARIO est convaincu que, en fuite
sans leurs traînards, leur voilier aurait une nouvelle fois nouveau sanci ou
chaviré.
J’ai
aussi retenu que Mike Birch, dans des articles des années 1970 expliquait que
dans la tempête, il utilisait des traînards sur son trimaran Olympia pour éviter
de sancir. Il est à noter que M.Birch est l’un des rares skippers à ne pas
avoir chaviré sur un trimaran sur plans de D.Newick ou W.Greene…
Peter
Blake à aussi utilisé des traînards lors des dernières 24 h de son record
autour du monde du Trophée Jules Verne sur son maxi-catamaran ENZA en arrivant
à Ouessant en 1984.
ANCRE
FLOTTANTE :
Jamais je ne l’utiliserais.
D’après ce que j’ai lu depuis
des années, il semble qu’un bateau de plaisance retenu par à coups par une
ancre flottante puisse embarder et se retrouver en travers au moment ou arrive
une déferlante.
Je connais aussi au moins le
cas de deux Catana qui ont chaviré par l’arrière alors qu’ils étaient sur ancre
flottante.
Des dizaines de cas réels sur : dragdevicedb.com
Des dizaines de cas réels sur : dragdevicedb.com
4
COURS DE NAVIGATION DES GLENANS 1972
page 388
"La fuite retardée: mouiller une
ancre flottante par l'arrière est probablement dangereux: le bateau est trop
retenu. L'arrière ne soulage pas convenablement à la lame.
Il est préférable de traîner des
grosses aussières, que l'on file soit en long, soit en boucle. Si on
peut les lester, elles travaillent en profondeur et leur action est plus
régulière.
Ce procéder a des avantages certains....
Pour éviter le vent arrière, les
traînards peuvent être amarrés un peu sur le coté, etc. Encore une fois, il
n'y a pas de règles absolues, il faut tatonner, juger du résultat...
L'amarrage des traînards les plus
puissants doit être prolongé jusqu'à l'avant du bateau par un filin passant à
l'extérieur des haubans et tourné sur la bitte. En effet, pour les récupérer le
moment venu, il est nécessaire de pouvoir faire tête sur eux: les remonter par
l'arrière est à peu près impossible tant que le vent demeure frais."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire