mardi 24 janvier 2017

18 HELIOS 42 : Convoyage Le Havre - Lézardrieux

HELIOS 42 :  Convoyage Le Havre - Lézardrieux












Avec mon ami Claude, nous sommes partis dans la matinée du Havre par un petit temps de sud. Progressivement, le vent monte légèrement. Nous envoyons le gennaker qui nous déhale gentiment à 9 nœuds sur une mer plate. Sous pilote, la journée s’écoule paisiblement. En fin d’après-midi, à l’approche de Gatteville où nous commençons à refouler le courant contraire du raz dès Barfleur, nous roulons notre gennaker afin de lofer vers Basse Régnier au moteur.

 


Plutôt que de refouler 4 noeuds de courant, nous décidons d’une escale courte à Cherbourg, histoire de nous sustenter d’une entrecôte avant de repartir à la marée favorable vers 23 h.

Vers 21 h, nous amarrons rapidement notre Hélios 42 à Chantereyne et partons rapidement vers la Brasserie du Commerce avant sa fermeture.

Dès notre retour, à 23 h, nous larguons rapidement les amarres et faisons route vers le raz Blanchard avec le début du courant portant en longeant la côte jusqu’au raz de Bannes. Le vent reste faible de sud. Claude va se coucher.

Vers 0 h 30, nous sommes au près bâbord amure, entre Aurigny et le Nez de Jobourg avec 5 nœuds de courant. Soudain, dans la nuit noire, la pluie arrive, la boucaille s’installe. En quelques instants, le vent de sud-ouest monte rapidement à 30 nœuds auquel s’ajoutent quelques nœuds de vent apparent du courant. En priorité, j'ouvre la grand-voile en choquant un peu d'écoute.

Immédiatement, je me rend compte que nous avons oublié d’affaler le gennaker enroulé. Je réveille Claude et nous décidons de prendre deux ris. Mais déjà une poche importante gonfle le gennaker en tête de mat, sans doute d’une vingtaine de m2. Nous abattons en grand, passons vent arrière sous pilote automatique et prenons les deux ris de la grand voile.




Tout proche, le feu de la pointe Quénard à Aurigny défile sur bâbord alors que nous déboulons autour de 13 à 15 nœuds, cap sur l’ile de Wight,  en remontant le courant !

Notre première idée est de l’affaler roulé par l’amure. Malheureusement, celle-ci est frappée sur un mousqueton fixe que nous pouvons difficilement atteindre à l’extrémité du bout dehors.

Perplexe, le nez vers la têtière de gennaker, nous réfléchissons deux minutes, debout sur la trampoline. Dérouler le gennaker et l’affaler classiquement est sans doute possible mais nous ne sommes que deux et n’avons plus 30 ans. Que se passera t-il s’il se regonfle ou chalute alors que nous déboulons à 15 noeuds?

Finalement, je décide de lofer brutalement en grand  pendant  que Claude l’affalera rapidement juste avant le moment ou nous arriverons bout au vent. Je démarre les moteurs par précaution.

En une dizaine de secondes, la manœuvre se passera comme nous l’espérions. Le gennaker tombera sous le vent et dans la trampoline. Nous remettons en route au louvoyage sous deux ris et solent et repartons dans le raz, cap au sud.

Claude n’est pas bien, c’est un euphémisme,  et retourne se coucher. En veille, dans le carré, j’apprécie le confort qu’offre la vision vers l’extérieur par les larges verrières du carré. Un œil, sur le radar, l’autre sur Maxsea, un coup d’œil devant… Le catamaran, c’est appréciable; on y voit beaucoup mieux de l’intérieur que depuis le cockpit !

Manifestement, la dépression que nous attendions pour la fin de nuit à quelques heures d’avance. Bien entendu, le vent est exactement dans notre axe puisque notre destination est Lézardrieux. En espérant anticiper une bascule vers l’ouest, dès que nous sommes dégagés d’Aurigny, je tire un bord bâbord en longeant l’ile au nord.

La nuit est noire, et nous tombons dans de véritables « trous » causés par le vent contre le courant et les remous habituels que le pilote automatique ne peut éviter… A 7,5 noeuds, 8 nœuds les chocs sont brutaux. Nous sommes au vent de l'ile, je n'aime pas trop...

En réglant le pilote à serrer le vent, plus que nécessaire, j’essaye de limiter la vitesse autour de 6 nœuds…

Estimant me rapprocher trop au vent de cette cote inhospitalière, je renvoie vers le sud . Après quelques heures de près, et plusieurs virements de bord, au large des Hanois, la mer se « range » un peu. Grâce à son foc autovireur, pour virer, il suffit de régler le pilote au nouveau cap et il ne reste qu’à régler le chariot de grand-voile. 

Mais les mouvements restent violents, brutaux, irréguliers.  Et oui, un catamaran offre deux coques aux vagues et le bateau encaisse des chocs qui paraissent difficilement croyables.

Finalement, je préférerais être sur le monocoque sur lequel je navigue habituellement : un Amphitrite MS 45. Certes, nous serions gîté mais les mouvements seraient beaucoup plus doux et, appuyé légèrement au moteur, nous obtiendrions la même vitesse fond.

Le vent est maintenant établi à 35/38 nœuds, le vent apparent est en permanence à 40/45 nœuds. Avec deux ris et le solent, nous sommes correctement toilés et les milles s’alignent. Le halo du phare de Corbière à Jersey apparaît sous le vent.


 Un peu fatigué, j’alterne de courtes siestes de quelques minutes sur les coussins du carré en essayant de ne pas m’endormir et la surveillance du radar.  La nuit s’écoule, on s’habitue aux chocs.  Malgré ses efforts,  Claude est toujours malade et ne peut me relayer, ce qui ne lui est pas arrivé depuis plus de 20 ans!

A l’aube, nous approchons de Roches-Douvres et Claude émerge. Je ne me fais pas prier pour tester le confort d’une cabine et la suite est une formalité que je ne peux qu’imaginer du fond de ma couchette.

 Nous sommes arrivés dans le Trieux en début de  matinée.


Le lendemain, le propriétaire et deux de ses amis continueront au louvoyage avec  40 noeuds d'ouest et la mer correspondante jusqu'en Bretagne sud, sans escale et sans soucis.











Traversée Le Havre / Cowes
HELIOS 38
11 septembre 2005 :

-          10 h  Nous prenons le large lors de la procédure de départ de la Course des Falaises en Figaro 2.

Le Havre/ Cowes à 90 puis 110° du vent par 20 à 36 nds de vent réel .
 Vitesse 7 à 8 nds puis 10/11. 
Pointes de vitesse à 15,5 nds par 32 nds réels, GV entière. ( à 130° du vent)

Surtoilés en arrivant sur Bembridge, nous avons planté deux fois les étraves sans inquiétude particulière.

A 110/120° et 30 nds réels, ( GV 1 ris ) vitesse similaire à l'un Figaro 2 retardataire de la flotte  durant une heure.

Au louvoyage dans le Solent à 55/60° du vent et 25 avec des rafales à 32ds, ( GV 1 ris ) vitesse 8 à 9 noeuds.

VMG supérieur aux Figaro 2 que nous croisions.( Course des Falaises )
23 h arrivée à Cowes en vue du premier, Yann Elies, pour les connaisseurs.

15 septembre :
- 10 h Cowes / Le Havre sous gennaker à 150° du vent par 20 nds mollissant à 12 de vent réel, vitesse de  8 à 10 noeuds .

Départ du Solent en même temps que les Figaro 2 qui s’éloignent devant nous sous spi.

Cap à l’est, bâbord amure vers la tour Nab puis empannage vers Antifer. Apercevons la flotte des Figaro à quelques milles sur notre tribord avant.

23 h Arrivons au Havre environ deux heures après la flotte des Figaro 2.


Convoyage HELIOS 38
Lorient / Honfleur
Novembre 2005

4 h Départ de Lorient au louvoyage jusqu’à Sein. Vent 12/18 noeuds d’ouest.
15 h Raz de Sein. Vent 15 nds d’ouest.

A la Plate, 1 h après la renverse, en morte eau,  grosses lames brutales venant de tous les sens. Nous les passons en nous appuyons au moteur.
Pointe de vitesse à 15 nœuds dans une survente après la Vinotière.

18 h Basse Portsall.
Dans la nuit, vent de Ouest Sud Ouest fraîchissant 20 à 30 nds. Crachin.
Tirons des bords vent arrière sous Solent et GV un ris. Vitesse 9 à 12 nds sous pilote

10 h Dans le sud d’Aurigny. Vent 30 nds - pluie - Solent partiellement roulé et GV un ris. En restant à l’intérieur, évitons les zones de brisants en les visualisant sur Maxsea.


Déjeuner à table en plein Raz Blanchard.

12h Entrée en rade de Cherbourg.


Quand aux moyennes, nous avons réalisé 7 noeuds entre Lorient et Honfleur en convoyage tranquille avec un arrêt de 2 h à Cherbourg, 11h de louvoyage et du petit temps entre Cherbourg et Honfleur, cela fait une moyenne très honorable ( probablement 8 à 9 nds)



Pas mal pour un 40 pieds. 10 noeuds de moyenne peut être atteint en croisière mais je pense que 9 à 9,5 nds sont plus raisonnables.

POLAIRES de vitesse  pour un VMG de 4,5 milles par heure

A 35° du vent         vitesse cible 5,5 nds
A 40° du vent         vitesse cible 5,9 nds
A 45° du vent         vitesse cible 6,4 nds
A 50° du vent         vitesse cible 7 nds
A 55° du vent         vitesse cible 7,8 nds
A 60° du vent         vitesse cible 9 nds
A 65° du vent         vitesse cible 10,6 nds


De 50 à 60 °, les polaires sont mesurées par mer plate et vent de 20/25 nds sur un Hélios 38 sans dérives et hélices repliables. Les autres sont calculées.

D’une manière générale, le cap constaté bord sur bord est de 110/120°, soit 55 à 60° du vent réel. Avec moins de cap, la dérive semble importante.



 

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