Autant que je me souvienne, ce Tour des Ports de la Manche 2011 a été le Tour dont la
navigation a été la plus compliqué à gérer, ce qui le rend passionnant.
En effet, 5 des 6 courses ont été courues par petit temps
En effet, 5 des 6 courses ont été courues par petit temps
et le rôle du navigateur y était
primordial (passage du Singe au nord d’Aurigny,le Raz Blanchard par deux fois,
le tour de Chausey).
Comme à l’habitude, l’organisation concoctée
par Luc Berthillier a été parfaite même
si les accueils réservés aux concurrents par les municipalités de Cherbourg
mais surtout, celle de Barneville-Carteret sont
indignes.
Quand
au Comité de course, il peut remercier le skipper de Karibario,qui lui a sauvé trois des six courses !
Daniel BONNEFOY
LES
COURSES :
Course 1 : Guernesey/Cherbourg par Le
Singe et le Raz Blanchard. Après avoir contourné la bouée des Têtes d’Aval au
sud de Jethou par un vent de 5 à 8 nds, le spi a été envoyé pour remonter le
courant relativement faible (2 nœuds) du Grand Russel. Les meilleurs navigateurs
ont longé Jethou et Herm puis laissé la Grande Amfroque à
tribord.
Il fallait ensuite mettre le cap sous spi
serré vers le sud d’Aurigny afin de se faire remonter dans l’ouest par un fort
courant qui emmenait sur la
Pierre au Vraic à l’ouest du Singe.
A la sortie du Singe, toujours avec un vent arrière de 8 à 10 nœuds de vent, il fallait empanner le long de Pointe Quénard pour rentrer dans le courant du Raz Blanchard tribord amure. Seulement 5 voiliers sur 110 ont osé cette route, tous navigateurs d’expérience…
Ceux qui ont ensuite empanné pour se
positionner dans le nord de la
Basse Bréfort au nord du Raz, sans être trop
« gourmands », ont capitalisé quelques minutes supplémentaires.
A noter, que le comité de course à réduit le parcours au Fort de l’Ouest en se
trompant de bouée à l’entrée de la rade !
Les voiliers qui ont résolu la majorité de
ces pièges successifs sont arrivés en tête de leurs classements. A l’arrivée,
les commentaires étaient généralement : « on était bien jusque… »
Anecdote : Cafouillage
du Comité à la ligne d’arrivée raccourcie. La vedette d’arrivée s’est, en
effet, positionnée à proximité d’une petite cardinale, située à 300 m après la grosse bouée
rouge dûment indiquée « Enrochement du fort de l’ouest » spécifiée
sur les instructions de course…
Le départ a été donné par un vent de 5 à 7 nds, avec un courant portant, à partir d’Omonville la Rogue. Après un passage de la bouée de dégagement encombrée par les flottes précédentes, il s’agissait de louvoyer jusqu’à Goury avec un début de courant favorable au large, puis de « spier » par un vent faible jusqu’à la bouée de Flamanville.
Courue sous une pluie battante continue dans
une brise de 15 à 32 noeuds, cette étape comportait, pour les plus grands
voiliers, un bord de vent arrière de 18 milles et un bord de près de 26 milles,
sans option particulière, bien que le vent ait tourné de 30° à gauche, en
contradiction avec les prévisions météo.
Anecdote : Certains voiliers sont sortis in
extrémis du bassin de Diélette. Le Sun Magic a touché le seuil en sortant du
bassin. L'échelle des marées voisine affichait 2.45m alors que la table HN
indique 2.35m! Faudra t-il expliquer au port que leur échelle est fausse ?
A moins que…
Course 4 : Carteret/St Hélier par la
bouée Banc Desormes au nord de Jersey.
Cela a été une étape de près vitesse et de
portant par 8 à 12 nœuds de vent. Du près débridé de la bouée Ecrevière à la
bouée de « Banc Desormes » en passant au sud des roches des Ecrehous
et des Dirouilles et. Un courant traversier de 2.8 nœuds à Banc Desormes nous a
envoyé pour un grand bord de spi à 150° du vent vers la passe située au pied du
phare de Corbière.
Anecdote : Sans
l’intervention de Jan Legallet, la majorité des voiliers ne seraient pas sortis
du port, l’heure de sortie indiquée sur les I.C étant fausse !
Course 5 : St Hélier/Granville.
Vent de 5 à 8 noeuds sous spi après un
louvoyage plaisant dans le chenal vers Western passage, une bouée du chenal
ouest de St Hélier, et un retour sous spi compliqué vers Diamond au milieu des
cailloux contre le courant (2 nœuds).
Course 6 : Granville/le tour de Chausey.
Couru par petit temps contre le courant,
après une « pétole » ou la majorité des voiliers ont mouillé, le
parcours a été logiquement raccourci à la bouée « Anvers » à l’est de
Chausey après 5 heures de régate à une moyenne de 1.5 nœuds.
LE COMITE DE COURSE :
Il est dommage, qu’une fois de
plus, le Président du Comité de course désigné par la Fédération Française
de Voile (F .Bertin) n’ait pas été à la hauteur de l’évènement.
Ses plus
grosses bourdes ont été :
-
A St Peter-Port, le départ avec le pavillon
« bouée de dégagement à laisser à tribord avant de se raviser et de
signaler par VHF : « bien
entendu, vous l’avez tous compris, la bouée de dégagement est à laisser à bâbord.
-
Avoir raccourci un parcours en se trompant de bouée du
Fort de l’ouest à l’entrée de la rade de Cherbourg.
-
D’avoir donné de nombreuses informations sur la description
de la bouée d’arrivée erronée « petite
bouée jaune cardinale sud avec un mâtereau » par VHF, n’hésitant pas
ensuite à réclamer pour non sportivité contre l’un des rares concurrents qui
ait effectué le parcours indiqué par les Instructions de Course au motif qu’ « il ne pouvait pas ne pas avoir
entendu les instructions données par VHF » et « que « vous êtes volontairement passés du
mauvais côté de la bouée d’arrivée »!
-
A noter aussi que, sans l’intervention de ce concurrent
considéré comme anti-sportif, la majorité des voiliers ne seraient pas sortis
du port de Diélette, l’heure indiquée sur les documents officiels étant
erronée.
-
Grâce à ce même concurrent considéré comme
anti-sportif, qui a signalé l’erreur au comité de course, une grosse pagaille a
été évitée au départ de St Hélier, les IC indiquant qu’une
bouée ( Houlographe) étaient « à contourner à bâbord » ce qui aurait
obligé les 110 voiliers à faire un 360 ° autour de cette bouée située à une
centaine de mètres des roches en se croisant dans un courant de 2 à 3
noeuds ! La flotte était censée y arriver sous spi et s’y croiser. Là
encore, c’est J.Legallet qui a signalé le risque évident…
-
A Diélette, le départ donné dans la boucaille et la
brise à l’ensemble des flottes nécessitait une ligne de départ beaucoup plus
longue que celle mouillée. Heureusement, cela n’a entrainé que quelques
collisions mineures sans gravité.
-
A Carteret, avoir laissé mouiller la bouée de
dégagement sur des rochers à 2.1
m soulignés soit un pied de pilote de 1 m pour les plus gros
voiliers, alors qu’à 30 m
la profondeur était correcte.
-
Avoir indiqué par VHF qu’il n’y aurait pas de bouée de
dégagement alors que le pavillon était envoyé, d’où une confusion certaine chez
les concurrents.
-
Par deux fois successivement, lors du départ de
Carteret, a lancé le zodiac passant devant la flotte après le départ muni d’un pavillon M (le bateau portant ce
pavillon remplace la bouée) censé être celui du rappel général pour le premier
départ et du rappel individuel pour le deuxième. Le président du comité
indiquant ensuite que ce pavillon avait été malencontreusement déferlé…
-
D’avoir interrompu une procédure car le pavillon X est
resté bloqué à bord du bateau comité.
-
A Granville, a signalé par VHF qu’un voilier (Mumm
36) était rappelé pour ensuite, alors
qu’il était revenu, lui indiquer que son départ était bon !
-
A Granville, au coup de canon, avoir indiqué par VHF
« bon départ » pour ensuite
rappeler 2 minutes plus tard 4 voiliers
alors qu’il leur était impossible de refranchir la ligne dans le délai de 6
minutes réglementaire prévu par les I.C.
-
Toujours lors du départ de Granville, le bateau comité
a envoyé le pavillon N signalant « manche annulée » en confirmant par
VHF « manche annulée », du fait que le comité ne disposait pas du
pavillon aperçu! Toutefois, malgré ce pavillon envoyé, un nouveau départ a été
donné pour une manche n°7 non prévue dans les IC.
-
Avoir envoyé le
pavillon Z au dernier départ (course 7), alors que le rappel n'était pas dû à
la flotte trop nerveuse, mais à l’erreur précédente du Comité lui-même !
Au crédit du Comité de course,
toutefois, le départ improvisé à partir d’Omonville la Rogue qui a permis de sauver
la course 2 : Cherbourg/Diélette. Et surtout avoir osé donner deux départs
différents de Diélette vers Carteret vers malgré une brise soutenue et un temps
exécrable. On peut ajouter une bonne gestion du parcours raccourci lors du tour
de Chausey et d’avoir toujours donné les départs à l’heure.
Vitesses moyennes lors de l’étape Diélette/Carteret :
Vitesse
moyenne observée
|
Courue sous une pluie
battante continue dans une brise de 20 à 32 noeuds, cette étape comportait un
bord de vent arrière de 18 milles et un bord de près de 26 milles, sans
option particulière.
|
Diélette, Serck,
Carteret
|
Sun Magic 44 régate Prevadiès
|
7.9
|
First Class Europe
|
7.9
|
Sun Fast 3200 Mc Do
|
7.806
|
Dufour 40
|
7.8
|
Class 10 Les Rapetous
|
7.735
|
Class 10 Donville
|
7.704
|
GIB SEA 414 Ipanema
|
7.67
|
Class 10 Crédit mutuel
|
7.607
|
J 105 Jump the Gun
|
7.6
|
Grand Soleil 37 Ipanema
|
7.56
|
JOD 35 Meraki
|
7.51
|
A 35 Abracadabra
(spi éclaté)
|
7.48
|
Class 10 U Express
|
7.467
|
X 365 Blue
jade
|
7.408
|
Class 10 La Nautique
|
7.4
|
Dufour 44
|
7.27
|
J 92 J for two
|
7.25
|
Grand Surprise Superflux
|
7.17
|
POGO 10.5
|
7.08
|
JOD 35 E.T.
|
6.36
|
Vitesse
moyenne observée
|
|
(Diélette, Les Trois
Grunes, Portbail,Carteret)
|
|
soit environ 18 milles de
portant et 10 milles de près dont 5 de louvoyage, la vitesse moyenne observée a été de :
|
|
Sun Fizz
|
5.84
|
J 80
|
5.78
|
X 342 Excalibur
|
5.6
|
First 31.7 Yao (le meilleur des 4)
|
5.6
|
Hans 9m
|
5.27
|
First 29
|
5.12
|
First 32.5
|
5.09
|
Club 86 Taï Pan
|
5.088
|
First 260 Spirit
|
5.08
|
Centurion Pacha
|
5.05
|
Rush GTE Janden
|
5
|
Kelt 8m PTE
|
4.95
|
Jouet 24 Stoumeleng
|
4.92
|
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