EXTRAITS :
« Depuis
quelques années, toutes classes confondues, on a accepté de décaler les départs
de course pour éviter la 1ère tempête. Récemment, on a changé les dates pour
partir avant les tempêtes d’automne et maintenant il faudrait se mettre à
l’abri à chaque coup de vent... »
« J’ai été très surpris ce matin d’apprendre que
la quasi-totalité des concurrents de la Mini-Transat avaient fait le choix de
faire escale pour se protéger du front qui devait traverser la flotte
Le choix de ces
skippers signifierait qu’il n’est plus possible de négocier un seul passage de
front en faisant la Mini-Transat ?
Est-ce que les
bateaux accompagnateurs auraient été trop alarmistes dans le relais de l’information ?
vu l’aspect consensuel de cet arrêt, j’ai du mal à penser que les infos
transmises aux skippers n’étaient pas inquiétantes et peut être trop
alarmistes...
On dit que la Mini-Transat est le
tremplin de la course au large, mais alors ces
skippers qui n’auront jamais negocié le passage d’un front en mer auront-ils
vraiment tant appris de l’esprit marin et de coureur ?
Ne sommes-nous pas en train d’infantiliser ces skippers, ne sont-ils pas en
train de prêcher l’excès de sécurité.
je constate que ceux arrêtés à Baiona avaient largement le temps de
rejoindre des abris plus tard en gagnant de précieux milles vers l’arrivée. »
TEXTE COMPLET
J’ai été très surpris ce matin
d’apprendre que la quasi-totalité des concurrents de la Mini-Transat avaient
fait le choix de faire escale pour se protéger du front qui devait traverser la
flotte dans la nuit de samedi à dimanche.
Alors certes, pour les concurrents qui
viennent faire leur mini pour vivre une aventure, pour la finir, qui ont un
crédit sur le bateau, qui ne visent pas une carrière, je conçois totalement que
la sagesse et la prudence soient de mise. Mais alors j’avoue une
incompréhension totale en voyant l’ensemble du groupe de tête des Séries à
l‘arrêt...
Ils ont de véritables budgets, des
bateaux pour gagner, 2 ans minimum de préparation dans les jambes avec plus de
5000 milles de navigation accumulées, une douzaine de compétitions derrière eux
sur ces mêmes bateaux et ils ne seraient pas capables d’affronter des rafales à
40 noeuds pendant quelques heures !!!
Le choix de ces skippers signifierait
qu’il n’est plus possible de négocier un seul passage de front en faisant la
Mini-Transat ? Que se passe t’il ?
Rappelons que les concurrents ne
disposent que d’une météo très sommaire fournie chaque jour par l’organisation
via la radio vhf. Est-ce que les bateaux
accompagnateurs auraient été trop alarmistes dans le relais de
l’information ? Pas assez précis pour distinguer la météo des premiers et des
derniers ?
En tout état de cause on voit bien ici,
les limites du système entre disposer d’une vraie analyse météo personnalisée
comme l’ensemble des classes de course au large ou le cas des ministes qui eux,
n’y ont pas droit depuis toujours.
En tout cas, vu l’aspect consensuel de cet arrêt, j’ai du mal à penser que les infos
transmises aux skippers n’étaient pas inquiétantes et peut être trop
alarmistes...
Pour avoir gagné cette course en 1995
sans jamais avoir pu récupérer un bulletin météo en mer, je m’inquiète
sérieusement de la tournure des choses dans cette classe. On
dit que la Mini-Transat est le tremplin de la course au large, mais alors ces skippers qui n’auront jamais negocié le
passage d’un front en mer auront-ils vraiment tant appris de l’esprit marin et
de coureur ?
Ces comportements correspondent
davantage à l’esprit d’un rallye comme l’Arc, que d’une course au large !
Je pensais sincèrement qu’il y aurait 20
ou 30 marins jouant le classement qui partaient pour connaitre ce que chaque
coureur se doit de vivre en mer. Ne sommes-nous pas en train d’infantiliser ces skippers, ne sont-ils
pas en train de prêcher l’excès de sécurité.
Il faut regarder la position de Melwin
Finck, qui seul au monde tente sa chance. En restant en mer, il peut faire le
Hold-up sur la première étape ! Il va affronter son front cette nuit, comme des
centaines de ministes l’ont déjà fait depuis plus de 40 ans !
Il n’y a aucune raison à dire que son
choix envers et contre tous ne soit pas le bon.
Ne pas se méprendre dans mon propos, je
ne suis pas pour décrier le choix de mon neveu qui, à 19 ans, a fait un début
de course extraordinaire en étant aux avants postes. J’ai vraiment hâte d’avoir
sa version des faits pour mieux comprendre le choix commun à toute la tête de
flotte, sans exception.
Et à regarder l’arrêt du coureur
autrichien Christian Kargl dans un port plus au sud, je constate que ceux arrêtés à Baiona
avaient largement le temps de rejoindre des abris plus tard en gagnant de
précieux milles vers l’arrivée. J’espère sincèrement que l’âme de cette
belle course ne sera pas entamé par cet événement et que les organisateurs
tireront des enseignements de ce couac pour les prochaines éditions.
En outre dans cette classe, on prêche
depuis des dizaines d’années « la bite et le couteau » pour y aller et voir
lors de cette escale forcée sur leurs réseaux des gars à l’hôtel, au
restaurant, au bar, en discussions avec leurs routeurs météo à terre.... est ce
vraiment cela l’esprit mini ?
Certes les skippers sont pénalisés de
12h minimum en cas d’arrêt mais tout de même, on se perd un peu dans les
valeurs véhiculées...
Depuis quelques années, toutes classes confondues, on a accepté de décaler les départs de course pour éviter la 1ère tempête. Récemment, on a changé les dates pour partir avant les tempêtes d’automne et maintenant il faudrait se mettre à l’abri à chaque coup de vent... sincèrement, ce sont des coureurs entrainés, ils en ont les capacités !"-
Yvan Bourgnon octobre 2021
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