LES MOUCHES SONT EN TRAIN DE CHANGER D'ANES...
On ne vous le relate pas dans les médias mais au procès, on n'en est plus à se poser la question de savoir si Pénélope Fillon travaillait ou pas mais si son travail était bien celui d’une assistante parlementaire ?
Plus surprenant , c'est le même constat pour son travail à La Revue des Deux Mondes ou ce n'est pas deux son épouse œuvrer dans la Sarthe dans l’intérêt du mandat de son époux n’ont jamais été relayés par les médias.
Marc
Joulaud, son successeur, mis en cause a été lui aussi parfaitement
convaincant .
Le
mystère juridique aussi s’épaissit...
LA
SEULE INTERROGATION est donc de savoir si le Tribunal aura le courage
de la Vérité...
En 2017,
j'avais prédit :
POURQUOI
l'AFFAIRE FILLON ACCOUCHERA D'UNE SOURIS.
- Le travail d’assistant parlementaire a bien dû être fait par quelqu’un, et si ce n’est par Pénélope, par qui d’autre a-t-il été fait ? Il n’y a pas d’emploi fictif.
- Les fonds, à l’époque des faits étaient d’emploi libre et, par conséquent, n’étaient pas des «deniers publics», mais des fonds privés. Il ne peut y avoir de « détournement de fonds publics »
- L’emploi de membres de la famille est légal et largement pratiqué par des parlementaires de tous bords, dont aucun n’est poursuivi.
- Les rémunérations étaient normales pour le poste concerné. Daniel Bonnefoy
L' »affaire »
FILLON
JAMAIS
je n'entend un journaliste relater ce qui suit :
« Il
est fait état d’enrichissement et de détournement de fonds
publics ce qui est faux car je
tiens à préciser que les textes qui régissaient l’utilisation
des fonds mis à disposition des parlementaires n’interdisaient pas
le recours à des membres de la famille des
parlementaires et étaient
expressément prévus par le règlement de l’assemblée nationale
« sans autres précisions.
Ainsi
ce n’était pas différent pour François Fillon que pour les
autres députés. François Fillon n’a pas coûté plus cher que
les autres collègues parlementaires ».
Daniel Bonnefoy 2017
FLORILEGE DES REPONSES DE F.FILLON
En
introduction au procès, la présidente demande aux prévenus s’ils
souhaitent prendre la parole.
REPONSE de François Fillon :
« Je n’avais pas l’intention de le faire mais le parquet ne me laissant le choix qu’entre la peine de mort et la victimisation…
La présomption d’innocence vaut jusqu’à ce qu’une décision définitive soit prise par la justice, merci de l’avoir rappelé madame la présidente ».
Au
sujet de l’emballement médiatique qui a suivi l’annonce
du Canard
Enchaîné :
« J’ai été condamné sans appel il y a trois ans par un tribunal médiatique »
« On
voit bien qu’il y a un biais dès le début de cette enquête.
Seuls les témoins à charge ont été entendus. Cette enquête
restera dans les annales comme un exemple de dysfonctionnement
judiciaire ! »
L 'ACCIDENT
D'AUDIENCE :
34 attestations
surprises écrites favorables aux époux Fillon
sont produites.
Le
ton monte. Le procureur Bruno Nataf s’offusque :
« C’est
trop facile, en fin de parcours, de venir produire des
attestations ! »
- « Vous avez eu les fuites [dans la presse], nous avons la stratégie ! », rétorque l’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy,
Pourquoi ne pas avoir présenté des demandes d’actes lors de l’instruction afin que ces personnes soient entendues ?
« Tous
les actes d’enquête se retrouvaient dans la presse « rétorque
François Fillon.
«
Il y a beaucoup de personnes que je n’ai pas souhaité mettre en
difficultés ou qui n’ont pas souhaité s’exprimer pour cette
raison »
Le
parquet insiste. François Fillon monte d’un ton :
« Seuls les témoins à charge ont été entendus. Cette enquête
restera dans les annales comme un exemple de dysfonctionnement
judiciaire ! »
Au
parquet continuant de défendre la thèse de l’instruction, selon
laquelle tout ceci relèverait du « rôle social de l’épouse
d’un député », François Fillon rétorque :
«
Vous voulez enfermer la fonction d’attaché parlementaire
dans un cadre que vous avez inventé et qui n’existe pas ».
C’EST PRESCRIT !
A Aurélien
Létocart
(du PNF) à propos des congés maternités que son épouse Penelope
Fillon n’a jamais pris :
« Je sens que depuis tout à l’heure vous l’incitez à me poursuivre devant les prud’hommes »
Réponse
mi-amusée mi-sérieuse du procureur :
«
rassurez vous, c’est prescrit »
FACON Mélenchon
Plus
tard toujours à Aurélien Létocart, il n’hésite pas à faire
parler ses galons d’élu de l’assemblée nationale dans un style
que ne renierait pas Jean-Luc
Mélenchon.
REPONSE de François Fillon :
« La justice ne peut pas s’immiscer dans le fonctionnement du parlementaire, dans les choix qu’il fait ou la manière dont il gère son travail. »
En MODE AGACE
Après
un nouvel étonnement du procureur Bruno
Nataf au
sujet des journalistes du Conseil Général de la Sarthe (lorsqu’il
en était le président) qui le suivaient lors de ses déplacements
et dont il vient déjà d’expliquer qu’il était logique qu’ils
(les journalistes) ne croisent pas Pénélope Fillon dans ces
tournées puisqu’elle se rendait
à des
événements plus locaux et confidentiels (challenge
de boule
de fort, tournoi de belote des anciens…)
REPONSE
de François Fillon : « Soit
je ne suis pas assez clair, soit vous avez un problème de
compréhension ».
Après
un nouvel échange tendu entre le parquet et le prévenu, François
Fillon : "Je
comprends pas bien, les week-ends, vous avez un certain nombre de
commémorations, d’évènements, etc... Comment vous vous arrangez,
vous faites une feuille de route?" ( Parquet )
REPONSE
de François Fillon :
-"Bien sur"
-"Bien sur"
"Quand
les journalistes disent : « On
le suivait 3 weekends sur 4», ils sont là pour suivre François
Fillon
, peu importe sa casquette, ils ne veulent louper aucun événement,
ils le disent"
( Parquet)
- REPONSE de François Fillon :
- REPONSE de François Fillon :
"De
nouveau,soit je ne suis pas assez clair, soit vous avez un problème
de compréhension"
Un
ancien policier des RG (renseignements
généraux)
affecté au nord Sarthe (
pas à Sablé donc ) affirme avoir lu la notice de François Fillon
et que Pénélope Fillon assistante parlementaire n’y apparait nul
part.
REPONSE
de François Fillon :
« Cet ancien camarade de classe avait une caractéristique que je lui enviais beaucoup : une très grosse moto. Il dit qu’il a accès à ma notice et il est incapable de citer le moindre de mes assistants parlementaires.
C’est mon gouvernement qui a fait supprimer les RG et à la lecture de ce témoignage, je ne peux que m’en féliciter. »
Rires
dans la salle.
L’ACCUEIL SARTHOIS :
Sur
le fait que les citoyens écrivent à son domicile ou qu’il affirme
que sa porte était toujours ouverte.
REPONSE de François Fillon :
« Oui cela peut sembler étrange à Paris, mais en province on est proche des gens. Et on les accueille chez nous. »
Son MEILLEUR OPPOSANT :
Au
sujet du témoignage d’un élu d’opposition de Sablé retenu par
le PNF et qui est également une des personnes interrogées dans le
reportage Envoyé spécial. Sur un ton très ironique.
REPONSE de François Fillon :
» je comprends parfaitement que M. Frétellière soit une composante essentielle de ce procès, mais je trouve ironique que ce soit aussi mon opposant politique depuis 30 ans qui occupe ce rôle. »
Toujours
au sujet de Gérard Frétellière , l’opposant de 30 ans, qui
dit ignorer où se situe le logement (le fameux manoir
de Beaucé à Solesmes)
de François Fillon.
REPONSE de François Fillon :
« Il
est certain qu’un militant du front de gauche n’était pas
extrêmement familier de mon domicile, ça je vous l’accorde. »
Le même opposant, dans son audition, dit « quand les gens de Sablé voulaient le voir ils allaient à la mairie » donc pas chez vous !
REPONSE de François Fillon :
« Mais Sablé c’est pas tout, il y a Malicorne, il y a Lasus ! » on sent que François Fillon se maîtrise mais est agacé. » ( NDLR il y a 80 communes dans la circonscription )
é. » ( NDLR il y a 80 communes dans la circonscription )
François
Fillon à Aurélien Létocard (du PNF) qui lui pose une question sur
le rôle social d’un conjoint d’un homme politique.
REPONSE de François Fillon :
« Si au moins il - NDLR le procès – pouvait permettre au parquet de réviser sa vision sur ce qu’est l’épouse d’un homme politique. »
LA
FAMEUSE INTERVIEW au Sunday Telegraph
« Pénélope
Fillon est revenue brièvement sur la fameuse interview au Sunday
Telegraph pour souligner que si elle avait minimisé son rôle, c’est
que la journaliste avait évoqué avant le début de l’entretien la
situation de la femme de Tony Blair et qu’elle
voulait éviter toute confusion entre le rôle très actif en
Grande-Bretagne d’une femme de premier ministre et le sien. «
Actu-juridique.fr
LA
REVUE DES DEUX MONDES
« Marc
Ladreit de Lacharrière,
tient
beaucoup à la Revue des Deux mondes mais les ventes s’érodent, ça
l’inquiète. Pénélope Fillon, avec sa double culture littéraire
et anglo-saxonne pourrait lui être de précieux conseil. La voici
embauchée.
Le
contrat évoque une mission de conseil au président sur l’avenir
stratégique de la revue.
En
parallèle, elle a 4 ou 5 rencontres avec Marc Ladreit de Lacharrière
à qui elle fait plusieurs recommandations : revoir la maquette,
s’inspirer du New-Yorker, rajeunir le lectorat et puisque les
Deux Mondes renvoient historiquement à l’Europe et aux Etats-Unis,
de chercher à toucher la communauté anglo-saxonne intéressée par
la culture française.
Début
2013, tout s’arrête, elle continue d’être payée mais la Revue
cesse de publier ses notes.
La
présidente demande à ce qu’on montre quelques unes des
volumineuses notes manuscrites et fiches diverses qu’elle a
retrouvées dans la bibliothèque et produit en justice. Elle
est visiblement convaincue de la réalité du travail
de Pénélope Fillon à ce titre. «
« Actu-juridique.fr
REPONSE de François Fillon :
« Chacun
comprend bien que si Pénélope
n’était
pas mon épouse, elle ne serait pas ici. Vous
connaissez beaucoup de personnes poursuivies pour ne pas avoir
demandé plus de travail à leur patron ? »
Le
POINT DE VUE
de
Virginie Meyrier , avocate, présente
à l'audience du procès Fillon :
1-
A nouveau en audience ce jour tant ma stupéfaction a été grande
hier de constater l’invraisemblable DISTORSIONS
entre les échos médiatiques de ce procès et la réalité palpable
de ce qui se déroule dans la salle.
La
stupéfaction s’amplife en découvrant que:
2
En ce qui est de l’emploi de collaborateur parlementaire,on
découvre que le juge Tournaire a trouvé cohérent d’entendre
l’auteur d’une lettre de délation dans les 48h de sa
réception mais pas les témoins de l’époque dont deux
attestations au bénéfice de FrancoisFillon avaient été transmises
.
3
Parmi les témoignages figurant au sein du reportage d’Envoyé
Spécial, le même juge d’instruction, Tournaire, qui semble avoir
puisé sa principale source d’info dans cette émission, a trouvé
cohérent d’entendre deux témoins à charge mais pas le témoin
à décharge,
4
Beaucoup d’éléments favorables aux Fillon dont des
témoignages circonstanciés de Préfets attestant
avoir vu son épouse œuvrer ds la Sarthe dans l’intérêt du
mandat de son époux (ce que les autres époux d’élus ne faisaient
selon eux pas) n’ont
jamais été relayés par les médias
5 A
l’aune de ces révélations publiques, le Parquet a eu du mal à
supporter le fait que la défense ait en plus communiqué 34
attestations de témoins locaux sur les travaux sarthois de
Pénélope confirmant son implication dévouée dans leur intérêt.
Ça fait PSCHITT....
6
Un PSCHITT tout aussi retentissant pour ce qui est des contrats des
enfants du couple que le
PNF se
garde de commenter
tant il est étoffé de nombreuses et tangibles preuves au dossier de
leurs travaux nourris, le sujet étant expédié en 30 minutes au
regard de son indécente vacuité.
7
Quant à la
Revue des 2 Mondes,
une immense modestie m’envahit à l’ecoute des débats.Ce que je
croyais être le maillon faible est aussi
dramatiquement vide que le reste du dossier.
Non seulement Pénélope a rédigé beaucoup de fiches de lecture (
11 ) mais elle espèrerait ardemment en faire plus.
La
présidente demande à ce qu’on montre quelques unes des
volumineuses notes manuscrites et fiches diverses qu’elle a
retrouvées
dans la bibliothèque
et produit en justice. Elle
est visiblement convaincue de la réalité du travail
de Penelope Fillon à ce titre.
8
Ce que sa placardisation par le très discourtois rédacteur en chef
en disgrâce ne lui a pas permis de faire. Qu’y a t il de pénal là
dedans? Le mystère juridique aussi s’épaissit...
(
NDLR : « Mail interne lu par la Présidente : « Qu'est-ce
qu'elle nous fait chier la vieille. Elle n'a qu'à se prendre un
amant... »)
9
Il en ressort plus encore qu’hier jeudi que ce dossier est
dramatiquement VIDE quelques soient les infractions en cause et les
Fillon sincères, pour Madame avec sa délicate pudeur, pour Monsieur
et sa combativité.
LA
SEULE QUESTION qui reste est donc de savoir si le Tribunal aura le courage
de la Vérité... »
MARC
JOULAUD, successeur de F.Fillon
sur
Actu-juridique.fr
« Le
cinquième jour du procès à été consacré à l’examen du
travail de Pénélope Fillon auprès du suppléant de son mari, Marc
Joulaud.
« J’ai
lu dans l’ordonnance de renvoi que l’embauche de Pénélope
Fillon était la contrepartie de la suppléance. Il n’a jamais été
question de contrepartie », assure le prévenu.
« François
Fillon avait un suppléant âgé d’une soixantaine d’années et
basé à l’autre extrémité du département, il en voulait un plus
jeune, j’avais 34 ans et j’étais à Sablé ».
François
Fillon lui indique qu’il souhaite poursuivre la collaboration avec
son épouse afin qu’ils constituent ensemble une équipe. Marc
Joulaud signe le contrat d’assistante parlementaire sans trop
s’interroger, pensant que le salaire est le même.
En
réalité, il est passé à 6200 euros brut, soit 80% de
l’enveloppe du crédit collaborateur. « Vous êtes payé
5000 euros par mois net, elle touchait la même chose que vous »
avance la présidente du tribunal.
« Non »,
corrige l’intéressé qui explique qu’à l’indemnité de base
évoquée, il faut ajouter l’Indemnité représentative de frais de
mandat . Il était donc mieux payé que l’assistante,
sans que l’on sache de combien.
« Me donner de la visibilité, faire ma promotion »
On
en vient au contenu de la mission de Pénélope.
« Sa
première mission est de me faire connaitre, de me donner de la
visibilité, de faire ma promotion » explique Marc Joulaud.
La
deuxième, détaille-t-il avec méthode est de « maintenir
une présence sur le terrain, la troisième de
gérer le courrier » que l’on continue
d’adresser à François Fillon, bien qu’il soit devenu ministre,
« car c’est pour lui qu’ils ont voté »,
précise le suppléant.
A
l’époque, Pénélope Fillon partage son temps entre Paris et
Sablé. Le jeudi, elle rentre dans la Sarthe et n’en repart que le
lundi soir. Comme François Fillon avant lui, Marc Joulaud indique
que Penelope Fillon lui explique qui est qui, assiste
avec lui aux manifestations, bref le renseigne sur le terrain qu’elle
connait parfaitement.
Cet
enracinement est essentiel aux yeux de François Fillon, de même que
la capacité de répondre à chaque demande qui lui est faite puis
d’assurer un suivi. C’est grâce à cette méthode, dont
Pénélope est décrite comme la cheville ouvrière, qu’il
estime avoir été réélu sans discontinuer durant 40 ans.
« Ma femme ne lit pas mon courrier » Marc Joulaud
Lundi, le parquet tentait de mettre en doute le fait que les travaux réels de Pénélope Fillon relèvent d’une mission parlementaire et non d’une simple mission sociale d’épouse de député.
Cette
fois, il essaie de démontrer que le travail de Pénélope Fillon à
l’époque de Marc Joulaud sert davantage son ministre de mari
que le député suppléant. L’accusation lui reproche également le
versement d’indemnités de congés non pris, alors qu’il est
acquis qu’elle prenait une semaine de vacances en hiver et trois en
été.
La
suite des débats confirme ce qui a déjà été évoqué lors des
audiences précédentes : tous les assistants parlementaires ont
touché des indemnités de congés non pris et donc vraisemblablement
indues. Marc Joulaud convient à ce sujet qu’il y a eu un « manque
de rigueur ».
Pour
le parquet, ce sont deux potentiels détournements de fonds publics.
A ceci près que le détournement reproché a pour fondement la
prétendu emploi fictif d’attachée parlementaire, or cette
hypothèse tient de moins en moins.
« Il y a trois
types de suppléants », explique Marc Joulaud. « Celui
à qui on passe le témoin, celui qui se prend au jeu et entre en
rivalité avec l’élu et celui qui sait qu’il ne fait
que remplacer. »
Marc
Joulaud se situe dans la troisième catégorie. Son objectif est de
tenir la circonscription, c’est pour ça que le travail de Pénélope
Fillon à Sablé et aux environs est parfaitement en ligne avec
la manière dont il conçoit l’exercice de son mandat.
Interrogé
sur le rôle social du conjoint de député, Marc Joulaud s’insurge.
« Ils ont fait le choix tous les deux de plonger dans la vie
politique en 1982,(…) mon épouse n’a jamais été associée de
près ou de loin à mes fonctions politiques (…) ma femme ne lit
pas mon courrier ni mes invitations, ni mon agenda ».
Après
20 minutes de suspension, les débats reprennent avec l’audition
des premiers témoins du procès. Il s’agit de trois des plus
proches collaborateurs de François Fillon.
La
défense commence enfin à retourner la situation à son avantage.
Hélas pour elle, nombre de journalistes doivent rendre leur papier
avant 20 heures et ont déjà quitté la salle. »
Actu-juridique .fr
« Pénélope a tout de suite intégré l’équipe »
« La première à se présenter à la barre est Sylvie Fourmont. Elle est née en 1954 à Sablé, aujourd’hui retraitée. Un journal local a fait son portrait.
Et pour cause, son parcours est exemplaire.
Issue d’une commune rurale, peu diplômée, elle s’est hissée jusqu’à Matignon grâce à François Fillon. Tenue sombre, foulard bariolé, voix grave, elle s’exprime avec une assurance un peu bravache. A l’évidence, c’est une femme qui ne s’en laisse pas conter. Elle a été au service de François Fillon dès l’origine, l’a suivi de la mairie de Sablé jusqu’à Matignon. Le rôle de « Pénélope », comme elle l’appelle ? «
Dès
1981 il a créé une équipe autour de lui, j’étais sa secrétaire,
il avait un chef de cabinet et Pénélope a tout de suite intégré
l’équipe pour le courrier et pour le représenter, c’était un
élément essentiel ». Son statut d’assistante parlementaire
? Elle était au courant.
Concernant
les missions de l’épouse, elle confirme ce qui a déjà été dit.
En particulier s’agissant du courrier. Les deux femmes se
rencontraient régulièrement, Penelope donnait informations et
consignes, l’autre notait sur un carnet et répercutait à sa
collègue qui était en charge de mettre en forme les réponses.
Mais elle ajoute un élément capital : « Vous
savez, on n’engage pas la signature du parlementaire sans avoir une
validation par un proche ».
Autrement
dit, aussi compétente et expérimentée soit-elle, elle avait besoin
du « confort » d’une consigne de Pénélope .
« C’est
lui qui signait ? », interroge la présidente. Oui,
répond elle. « Il arrivait que ça ne lui convienne pas ? »
« Non, on était dans une relation de confiance ». Et
la secrétaire de préciser : « Il pouvait y avoir jusqu’à
20 ou 30 parapheurs quand il venait signer ».
Elle confirme
également le rôle de Penelope Fillon sur l’agenda, il était
partagé et elle donnait un avis sur le choix des événements
auxquels il fallait assister ou non.
On
passe à son rôle auprès de Marc Joulaud. L’assistante explique
qu’il prenait ses ordres auprès des Fillon. « Il prenait
ses ordres auprès de son attachée parlementaire», s’exclame
la présidente. « J’ai peut-être exagéré, c’était
plus des conseils que des ordres » corrige le témoin.
Présenté
comme timide, Marc Joulaud n’osait pas en effet déranger François
Fillon dans sa fonction de ministre et préférait interroger son
épouse quand il avait besoin d’une information ou de prendre une
décision. »
« J’étais étonné par le nombre de gens qu’elle connaissait »
« Le
témoin suivant, Pierre Molager, sous-préfet, est également
un collaborateur de la première heure. Lui aussi confirme que le
rôle de Penelope était important.
Méthodique,
il évoque trois missions :
- La plus-value dans la gestion du courrier,
- La présence sur le terrain,
- Un rôle de conseiller dans certaines décisions politiques.
Par
exemple, il se souvient que lorsque François Fillon a quitté la
mairie de Sablé, deux adjoints étaient en compétition pour prendre
la tête de la mairie, il a écouté tous les arguments puis annoncé
qu’il consulterait Pénélope durant le week-end et annoncerait sa
décision le lundi.
« Ce
que j’attendais d’elle et qu’elle me donnait , c’était un
avis qualitatif, j’étais étonné par le nombre de gens qu’elle
connaissait, elle me disait : cette famille-là a de vrais problèmes,
celui-là qui demande un emploi a déjà refusé une proposition, ne
vous embêtez pas avec lui ».
Et
le témoin de conclure « pour moi Pénélope Fillon avait
une place dans l’équipe. Il n’aurait pas eu ce
parcours sans elle, notamment pour maintenir sa présence
sur le terrain ».
« Vous
êtes un haut fonctionnaire, vous comprenez l’importance de dire la
vérité », interroge Antonin Levy. Le témoin acquiesce. »
Actu-juridique.fr
« Il
est 19h10, le dernier témoin fait son entrée. Il s’agit
d’Igor Mitrofanoff, un autre fidèle. Contrairement aux deux autres
témoins il a une déclaration à faire : « Pénélope
Fillon est une
femme intelligente, informée, au regard sage sur la politique et
notre société »
Le
portrait de Pénélope Fillon qu’il lit dans la presse n’est pas
exact. Il décrit « une personne informée sur la
situation de la France, qui lit beaucoup la presse, littéraire,
bienveillante, qui a une belle image dans la Sarthe, de
femme ouverte, gentille pas du tout prétentieuse». Igor
Mitrofanoff a été aux côtés de François Fillon de 1991 à 2017.
« Vous
étiez sa plume, avez vous un souvenir d’une intervention de
Penelope Fillon sur un discours ? » interroge la présidente
qui se souvient que l’une des missions décrites par le couple
Fillon consiste précisément dans la relecture des discours. « Oui,
en 2012 elle trouve que mon discours est trop sombre, qu’il faut
plus parler d’espérance, du bonheur français ». Pour lui,
elle était « un élément important du dispositif local »
.
Le rôle social de l’épouse d’un parlementaire,
un concept un peu « chinois »
« Le
parquet sent qu’il perd du terrain alors il attaque. Que pense le
témoin du fait que les époux Fillon estimaient que les citoyens
n’avaient pas à savoir que Penelope Fillon était attachée
parlementaire, interroge le vice-procureur Bruno Nataf.
« J’estime
que les attachés parlementaires doivent rester dans l’ombre pour
ne pas donner l’impression d’être l’égal de l’élu »
rétorque avec beaucoup de conviction le témoin. « Il faut
être humble, ne pas se pousser du col ».
C’est
exactement ce qu’explique Penelope Fillon depuis le début du
procès quand on lui reproche de ne pas évoquer son rôle réel dans
les interviews à la presse. « Elle était les yeux et
les oreilles » de François Fillon, confirme le
témoin.
Interrogé
par l’avocat de François Fillon, Antonin Levy, sur le
concept de « rôle social de l’épouse d’un parlementaire »
évoqué par l’instruction, il répond qu’il ne connait pas
ce concept qui lui parait un peu « chinois ».
A
cet instant, la salle rit, l’avocat retourne s’asseoir
persuadé qu’il a eu le dernier mot. Mais le parquet revient
à la charge. Bruno Nataf tente de faire chanceler le fidèle
collaborateur en l’interrogeant sur le point de savoir si les
costumes ne l’ont pas déçu.
La
présidente tique. Non seulement il est tard, mais le parquet se
place sur le terrain moral pour évoquer un sujet hors prévention.
« Robert Bourgi a dit lui-même que c’était un
piège », rétorque habilement le témoin. « Mais un
homme politique national peut-il tomber dans un piège ? »,
insiste le parquet.
« Oui,
tout le monde peut tomber dans un piège ». Antonin Levy se
relève.
Offensif
, il lance à Igor Mitrofanoff : « les juges ont ordonné
deux perquisitions chez Berluti, pensez-vous que ce soit une bonne
utilisation de notre argent ? ».
« Je
me pose la même question que vous », rétorque le témoin.
Le
parquet abandonne. Il avait demandé à visionner le reportage
d’envoyé Spécial sur l’affaire, déclenchant les foudres de la
défense qui dénonçait une volonté de faire du procès la suite du
tribunal médiatique. La présidente avant de lever l’audience
indique que la demande est rejetée.
Jeudi,
le tribunal entendra la défense sur les pièces produites puis
abordera le travail à la Revue des deux mondes. »
Actu-juridique
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