lundi 6 août 2012

Le TOURDUF 2012




LE TOUR DU FINISTERE 2012 de « Banque Populaire-Künkel-Palettes »

Une belle série de régates dans des conditions variées, une victoire d’étape en temps réel et en temps compensé, et un classement général final satisfaisant, 
ce fut pour notre 20ième participation, un beau « Tourduf ».









EQUIPAGE :
Barre et stratégie : Jan Legallet
Tactique et navigation : Daniel Bonnefoy
Embraque et réglages: Antoine Brossault et Philippe Nadjar
Coordinateur général : Bernard Arole
Piano et pliage du spi :   Jean Alain Saoul
Grand-voile : Yvan Poisson
N°2 :Edouard Halleguen
N°1 : Nikolaz Rouault




 Lors de notre arrivée à Roscoff, port de départ du tour du Finistère 2012, une revue de détails des bateaux de notre classe avait de quoi impressionner.  Il  n’y avait en effet pas moins de 6 bateaux nous rendant du temps, c’est à dire potentiellement plus rapides que le nôtre, ce qui n’était  jamais arrivé et qui, ajoutés aux bateaux redoutables que nous connaissions déjà et auxquels nous savions devoir trop de temps par rapport à notre potentiel, laissait augurer d’un podium quasi-inaccessible : au moins 13 candidats sérieux pour le podium dont les deux premières places déjà promises à l’A35 « Ame Hasle » skippé par Frank-Yves Escoffier (vainqueur de 3 « Route du Rhum ») et le J 120 « Les 4 vents Brest » mené par Yves Lanier, déjà vainqueur en 2010 .

 Bons départs « à l'anglaise »


Après le départ du Ferry, ambiance « Roscoff-Le Bloscon » oblige, c'est au tour de nos 96 concurrents de prendre le départ. La ligne est mouillée à la sortie du port entre la vedette comité et le môle Pierre Lemerre. Le départ se fera « à l'anglaise » : la ligne est mouillée en fonction du parcours prévu et non en fonction du vent. Entre 10h et 10h45 les quatre départs sont lancés dans de bonnes conditions. Dans la série Super U, seul un rappel individuel pour « Ame Hasle » qui a volé la ligne et devra la repasser. « Le J 109 » ne prendra le départ, victime d'un talonnage sur la bouée du Menk.


La première étape (35 milles), Roscoff-l’Aber Wrac’h, courue le dimanche 29 juillet dans un vent d’ouest  de 10 à 15 nœuds ( force 4 ), se résume à part le tout début et la toute fin à un grand louvoyage à contre courant.  Il faut donc aller à la côte où il y a moins de fond donc moins de courant, mais cette zone est parsemée de cailloux touchables à notre heure de passage et leur positionnement sur les cartes est peu fiable,  nous avons pu le constater lors des éditions précédentes. Bien que nous soyons très bien placés, nous renonçons à jouer à la roulette russe après le 2ième caillou mal positionné, évité d’extrême justesse grâce à la limpidité de l’eau, peu agitée ce jour-là.   Nous limitons la casse en restant en bordure des dangers et terminons 6ièmes en temps réel et  8ièmes en temps compensé après 7 heures de course. Notre camarade de club, le X 40 « Exception » nous bat de 6 mn en temps compensé et obtient la 5ième place).

 Le 1erest le J 120 « Les 4 vents », le 2ième l’A 35 « Ame Hasle » et le 3ième est le J 122 « Made in Love », sistership du vainqueur 2011.


Une course « rase cailloux »



L'option la meilleure était finalement d'aller à la côte et de raser les cailloux « chercher le vent et le moindre courant » déclare Catherine d'Urukai (série Super U), arrivé premier en temps réel. Et si « Ame Hasle » a pris un mauvais départ, cela ne l'empêche pas de remonter la flotte convenablement. Avec l'option du large « Batistyl » (série Le Télégramme) perd de nombreuses places « nous attendions une bascule de vent ouest/nord-ouest qui n'est jamais arrivée ». Dans les derniers au bout de 2 h de course, le bateau se replace remarquablement dans les premiers de la flotte en temps réel.


Côté fête


La traditionnelle soirée créole se prépare sur le port de l'Aberwrac'h. Quarante bénévoles du Centre de Voile de Landéda et de la mairie, s'affairent depuis deux jours pour préparer 1200 rougails-saucisse.

Cap sur Molène !

Après une première partie de navigation le long des roches de Portsall, le passage du phare du Four marquera la sortie de la Manche. Mais avant de bénéficier de la quiétude du mouillage à Molène, il faudra négocier une seconde partie de parcours plus manœuvrière dans les courants du chenal du Four. Deux parcours adaptés à la force du vent seront proposés pour cette étape entre la Manche et l'Iroise.

Un parcours tactique dans un petit vent. Le manque de vent a frappé aujourd'hui, le départ a été donné en début d'après-midi au large de Lanildut.


Quand les règles rattrapent la course 


Festive et riche de beaux paysages, le Tourduf reste avant tout une course. La première étape entre Roscoff et l'Aber-wrac'h en a témoigné hier. En effet, 18 bateaux ont manqué la porte de Toulcoz poussant le comité à porter réclamation pour non respect des instructions de course. Après délibération du jury, ces 18 bateaux ont été disqualifiés pour l'étape.

Pétole à l'Aber, vent au Four 


Ce matin, le soleil chauffe sur les pontons. Le vent est absent et oblige le Comité de course à décaler le départ. Les bateaux quittent le port et n'éteindront leur moteur qu'au niveau de Lanildut, au sud des Linoux. A 14h30, les quatre départs sont donnés dans de bonnes conditions. Seuls deux rappels individuels sont enregistrés pour « SNSP Hakuna Matata » et « JP concept » de la série Le Télégramme. Ces derniers réparent aussitôt. La régate se poursuit sous un vent d'ouest établi à 7-8 nœuds.



L’étape 2, du lundi 30, de l’Aber Wrac’h à Molène, commence au moteur faute de vent et le départ est donné dans du vent de sud- ouest faible (5 nœuds), à la hauteur de l’Aber Ildut ( parcours de 21 milles). Un départ excellent et un premier bord à l’abri du courant  nous permettent de rester dans le paquet de tête.

Nous terminons 5ièmesen temps réel et en temps compensé après 3 heures de course. Le X 40 « Exception » nous bat encore en temps compensé, d’une minute et 16 secondes et prend la 4ième place. « Ame Haslé » gagne devant le gros rating de la flotte Jivaro (J 133) et le J 122 « Made in Love ». Nous battons le J 120 « Les 4 vents » en temps réel et compensé pour la première  fois, il ne s’est pas remis d’un très mauvais départ  mais termine toutefois  6ième.





 Une course tactique dans un petit vent
Aujourd'hui, la meilleure option était encore celle de la terre. « Après un départ médium, on a pris une mauvaise option : on a essayé d'aller chercher le vent au large mais il n'y en avait pas plus et le courant était plus fort » raconte Yves Lanier sur « Les quatre vents » (série Super U)
Le vent faible donne l'avantage aux petits bateaux « on savait qu'on n'allait pas gagner, le vent faible nous a handicapé...on a juste essayé de laisser les bons derrière » déclare Frédéric Bourderau sur Charrette 3 (série Le Télégramme).


Escale à Molène 


Ce soir Molène accueille les 700 concurrents du Tourduf sur le port.Sous la pluie, la saucisse de Molène sera à l'honneur pour le repas des équipages. Sur scène, Mask Ha Gazh, animera la soirée. Au programme : de la musique actuelle et « pêchue » avec des instruments traditionnels entre valse, reggae, ska et rock celtique ... Avec plus de 1200 concerts depuis 1998, le quartet est un vrai groupe de scène détonant qui cultive avant tout la philosophie festive !!!





De Molène à Camaret
Après une soirée pluvieuse, des conditions de navigation idéales pour cette troisième journée de régate. 

 Bonne ambiance à Molène, malgré la pluie
Après avoir navigué sous le soleil, les 700 équipiers du Tourduf ont débarqué à Molène sous la pluie, qui n'était pas la bienvenue. Devant la scène laissée vide par un concert annulé,c'est le bal des capuches jaunes et des cirés rouges. Tous dinent sous la pluie. Plusieurs visages déçus, mais pour un temps seulement. Sous les encouragements de plusieurs équipages, les musiciens de « Mask ha gazh » ont improvisé un concert acoustique au cœur de la buvette. Succès granti !


Navigation tactique dans le courant


Un vent de 12 nœuds orienté sud-ouest soufflait ce matin sur la ligne de départ. De quoi faire partir les quatre séries entre 10h10 et 11h à l'est de la balise « Les Trois Pierres » à Molène. Pressés de partir, les bateaux dela série Crédit Agricole ont été punis de deux « rappel général ». Avec un
pavillon Z annonçant une pénalité de 

20% à tout concurrent qui volerait le départ, la flotte est restée prudente. Ainsi, le troisième départ est le bon, surtout pour Freelance (série Crédit Agricole) qui s'échappe de suite de la flotte « on a fait un bon départ mais on reste toujours derrière « Matamouf of recoucou ». On n'arrive pas à les coller, on court toujours derrière. Ils optionnent bien et ne font pas d'erreurs » explique Jean-Phi.

Cette course est marquée tout du long par un jeu de courants contraires et favorables qu'il ne fallait pas rater. 


Le mardi 31 juillet, la 3ième manche, Molène-Camaret  (37 milles) est courue à nouveau dans un aimable vent de sud-ouest de 8 à 12 nœuds ( force 3 à 4). Nous avons à descendre le chenal du Four à contre-courant (environ 3  nœuds de courant) en laissant 2 bouées à bâbord,  puis  à louvoyer vers une bouée située à 6 milles de la sortie du Four et à finir par des bords de vitesse que notre bateau apprécie.

Un bon départ et un raccourci dans un chenal avec moins de 2 m d’eau  sous  la quille, que nous ne sommes que deux bateaux à oser prendre nous permettent de virer 3ième à la 1ère bouée « les Pourceaux. Elle balise un caillou que 4 voiliers touchent à pleine vitesse dont l’A 35 « Ame Haslé » et le Sun Fast 3200.  L’A 40 et un First 31.7 abandonnent. 

Nous passons 4ième à la « Fourmi » , 2ième bouée  située en plein courant contraire ( 3.5 nœuds !). Il y a alors 2 possibilités, loffer au près serré face au courant avec 2 milles à effectuer avant
de d’arriver dans une zone où le courant décroît très vite ou, virer de bord pour retourner rapidement vers des hauts fonds avec moins de courant, mais le petit bord courant traversier pour y aller coûte cher.




Nous sommes seulement 20 sur les 95 bateaux qui font ce parcours à choisir la 1ère option et les 75 autres partent à droite (dont des « pas mauvais" tels que : « Ame Haslé», « Les 4 vents », « Jivaro »,…..),  ils ne nous reverront pas. Moins d’une heure après, nous les apercevons loin sous notre

vent dans le Nord-Ouest, du coté 


de Béniguet. Nous terminons en tête devant le J 122  de C.Chabaud « Made in love » et « Urukai », un First 40 qui n’est pas allé à fond à droite, et à distance, le J 133 « Jivaro » revenu de nulle part et l’X 40 « Exception » qui a tiré les mêmes bords que nous.


Nous gagnons en temps compensé devant « Exception » et « Made in love », mais « Ame Haslé », 8ième et « Les 4 vents »  4ième, « sauvent les meubles ». Nous restons 5ièmes au général, mais nous nous rapprochons de podium.













 


De Camaret à Douarnenez 

Solides conditions pour un départ serré en baie de Camaret. Les concurrents se sont fait surprendre et ont pu tester leurs performances dans un vent de 20 à 25 noeuds. 



Départs au lof en baie de Camaret

De solides conditions attendaient les équipages en baie de Camaret ce matin. Dans un vent de secteur sud soufflant à 20 nœuds, les trois premiers départs ont été donnés. Les bateaux de la série « Conseil Général du Finistère » se sont vite élancés au près, tirant des bords en se croisant sans cesse. 
La série  « Crédit Agricole » s'est un peu fait surprendre par le vent qui a gagné une dizaine de nœuds à la sortie du port. Arrivés à la bouée de dégagement, la flotte est serrée et des rafales à 25 nœuds couchent les bateaux qui partent au lof. La bouée de dégagement cause des désaccords : trois bateaux passent à bâbord quand un bateau arrive sur tribord...les réclamations seront posées à l'arrivée, le jury se réunit ce soir. Pour « Freelance », toute la course s'est jouée sur le départ, qui pour eux, était mauvais. « L'inter était n'était pas un bon choix de voile et nous avons perdu du temps à le changer pour un solent » 
Conditions toniques jusque Douarnenez

Le vent s'est maintenu à 20-25 nœuds jusqu'au passage des Tas de Pois pour mollir après le passage du front. Les bateaux sont arrivés à Douarnenez poussés par 10 nœuds de vent. 

Pour « Batistyl », la donne est différente « On s'est fait plaisir mais on a pas fait très fort en terme de résultats. On est un petit bateau dans notre classe et les longs bords débridés sans tactiques ne nous arrangent pas. Mais demain ce sont des parcours qui nous vont bien, on est entraîné pour ça » déclare Cyrille Le Gloahec. 



 Le beau temps est terminé. La 4ième manche, Camaret- Douarnenez (37 milles) est courue le mercredi 1er août dans 20 à 25 nœuds de vent de sud-ouest  avec des averses (force 6); ça nous va assez bien car nous avons pris l’habitude de ce genre de conditions dans tout le début de saison et dans le « Tour des Ports de la Manche ».

Mais à 3 minutes du départ, une platine de pied de mât casse et le hale-bas et la bordure de grand-voile sont libres. Nous prenons le départ comme nous le pouvons tout en faisant une réparation de fortune, mais nous permettant de régater à nouveau après 30 mn .






Nous sommes 12ième à la première bouée, 7ièmeà la seconde, mais dans le louvoyage de 7 milles qui suit dans une mer hachée, la drisse de foc qui n’a pas été réassurée après l’incident de départ casse, le foc tombe, il faut l’affaler complètement avant de le rehisser avec la 2ième drisse et cela nous coûte fort cher. Nous réclamons contre un JPK 10.10 qui nous refuse une priorité et nous nous concentrons sur la marche du bateau. Nous tentons quelques options pour essayer de refaire notre retard, mais rien ne fonctionne vraiment. 

Nous repassons tout de même « Exception » mais ne lui prenons pas assez de temps pour le battre en temps compensé. Nous terminons 8ième en temps réel et 11ième en temps compensé ramené à 10ième grâce à la disqualification du JPK 10.10 contre lequel nous avons réclamé.
 « Exception » termine 4ième, nous battant de 5 minutes et 6 secondes c'est-à- dire sans doute moins que ce que nos problèmes nous ont coûté. Nous restons 5ième au général, « Exception » est 3ième ex aequo avec « Made in Love ». A noter que le voilier qui nous précède nous bat de 0.37ième de secondes !
 


Ça se passe à terre : jeudi soir, concerts autour d'un repas du pêcheur
Solo Nath, la belle chanteuse fétiche du Tour Duf revient après 5 ans d'absence ! Tel un ménestrel des temps modernes, c'est avec son fidèle instrument à six cordes à l'épaule que Nathalie reprend la route ! Sans autre artifice qu'un peu de technique, sa voix incomparable se fera l'écho des plus belles ballades qu'elles soient de Brel, d'Adèle ou des Rita ...



 
Les filles de Camaret ne sont pas toutes belles...

Parcours « banane » à Douarnenez

Solides conditions pour les parcours « banane ». Une quinzaine de bateaux sont contraints d'abandonner. 

Les bananes, parcours classiques et attendus
Aujourd'hui, retour à la régate pure avec deux parcours « banane » en baie de Douarnenez. Virements de bord, empannages et tactique rapprochée au programme de cette après-midi. Certains attendent ce moment avec impatience, d'autres le redoute. 

A bord de « Made In Love », l'équipage est plutôt détendu « nous avons un équipage familial, donc on va y aller doucement... mais cela fait déjà quelques jours que nous naviguons ensemble, donc on est pas mal entraîné pour les manœuvres..."




Jeudi 2 août, c’est le jour des parcours bananes : 2 allers et retours dans l’axe du vent avec des bords de 1.5 mille. Il y a un temps à grains : entre 10 et 30 nœuds de vent, pas facile de choisir la bonne surface de toile à envoyer.

Le 1er parcours commence mal, une saute de vent dans la dernière minute avant le départ rend mauvais  notre choix du côté de la ligne de départ. Nous sommes mal après le 1er louvoyage (9ièmes) mais nous revenons fort sous spi et dans le 2ième louvoyage ; le 2ième bord de spi voit un grain nous arriver dessus, et sous surfons à 15 nœuds pendant que quelques adversaires partent au lof, et terminons 4ièmes  en temps réel et 5ièmes en temps compensé, ramené à 4ièmes après la disqualification des « 4 vents » par « Ame Hasle » pour refus de priorité. « Exception » est 5ième, et « Made in Love » 6ième.

Très bon départ et bon louvoyage dans la 2ième banane, nous nous maintenons dans le 1er portant ; le 2ième louvoyage est moins bon et nous terminons 5ièmes en réel et en compensé, « Exception» est 6ième, «  Made in love »  8ième, « Ame Haslé » gagne devant « Les 4 vents ».

Avant la course de nuit, coefficient 1.5, « Ame Haslé » est en tête avec 14 points devant « Exception»  20. 5pts , «  Made in love »  22 pts, « Les 4 vents » est à 26.5 pts et nous à 28.5 pts, le 6ième , le X 442 « Ster Wenn 5 » est à  37 pts, nous ne craignons donc pas grand-chose de l’arrière, mais battre  « Les 4 vents » sur une étape de 145 milles semble problématique car il est plus rapide que nous en moyenne et nous lui devons du temps, « Made in love », c’est presqu’aussi difficile et « Exception » est trop régulier ; le battre est faisable, mais lui intercaler 5 bateaux tient du fantasme.

Des départs dans le vent

Les quatre départs de la première course ont été donnés à partir 13h08 dans de bonnes conditions : 20 nœuds de vent orienté sud ouest.
La deuxième course est lancée à partir de 15h15.  La série « Le Télégramme » franchit la ligne de départ sous des rafales à 25-28 nœuds, les plus fortes de toute l'après-midi. Finalement, le Comité décide de réduire le parcours de la série « Conseil Général » qui fera une arrivée au vent au bout d'un tour et demi au lieu de deux.


De la casse et des abandons
Drisses cassées, mats fêlés, voiles déchirées et winch cassé... différentes raisons poussent 15 bateaux à abandonne.

Finalement, pour Jean Coadou la casse n'est pas un mal « une étape comme celle là permet de tester le matos avant l'étape de nuit ». Ce soir, à la voilerie de Douarnenez, il risque d'y avoir la queue.





 La course de nuit (145 milles)

Les équipages iront d'abord virer une marque au Nord de la zone avant de redescendre négocier les courants du Raz de Sein qu'ils atteindront en début de nuit. Suivront la traversée de la baie d'Audierne, le passage à la pointe de Penmarc'h, les Moutons et l'archipel des Glénan avant d'arriver au petit matin à Port la Forêt. Trois parcours de différentes longueurs sont proposés pour cette étape de nuit, ce qui, malgré les différences de vitesse entre les bateaux, devrait permettre à ceux-ci d'arriver assez groupés à Port la Forêt.

Une étape longue et mouillée

Partis sous le soleil de Douarnenez, dans un vent d'une vingtaine de nœuds, les équipages ont affronté différentes conditions dans la nuit. Après une sortie tonique de la baie de Douarnenez, il a fallu affronter le Raz de Sein dans une houle de travers. 

Dominique Lucas, sur « Matamouf of Recoucou » profite de ce passage pour dépasser ses concurrents « Nous sommes allés chercher un contre-courant au ras de la tourelle de la Plate. C'était une super option qui a laissé les autres bien derrière nous ».


Dans la baie d'Audierne, le vent souffle fort, jusqu'à 40 nœuds dans un grain, et la mer est toujours de travers « on a fait une descente de la baie au reaching. On était un peu endormi, on s'est pris une vague qui a déclenché le gilet d'un de nos équipiers qui se trouvait dans les filières. Ça nous a bien réveillés » déclare Jean-Michel Lucas sur « Uship Morlaix Brest »

Ce grand parcours de 145 milles qui nous emmène virer Groix démarre  le vendredi 2 à 13h45 pour la grande classe qui est la seule à le faire, les autres classes faisant des parcours plus petits.

D’abord un grand tour en mer d’Iroise : 15 milles de près bon plein par un vent de sud ouest de force 5 à 6, nous virons la bouée « la Vandrée » en 3ième position, ensuite 11 milles de louvoyage vers le raz de Sein que nous passons dans une mer grosse et  dont  nous ne sortons que 8ième après un changement de voile peu judicieux, dans la baie des Trépassés

Après 35 milles de bon plein dans la traversée de la baie d’Audierne et le passage de la pointe de Penmarch  où nous doublons « Made in Love » qui a un problème technique; nous larguons l’A 35 « Ame Haslé » et l’X 40 «Exception », puis 10 milles de près qui nous ramènent vers Penmarch et où c’est le statu-quo et nous repartons au bon plein en laissant  « les Glénan » à bâbord ( la nuit est tombée) , et nous doublons dans ce bord le X 442 « Ster Wenn5 » et le J 120 « Les 4 vents » (peu de monde au rappel chez eux alors que chez nous tout le monde est à bloc). Ensuite c’est la cavalcade sous spi lourd en allant virer l’île de Groix, et nous doublons les 2 First 40  (avec des surfs à 15 ou 16 nœuds.
 
En relofant sous Groix (bouée des Chats éteinte et pas à sa place, bonjour le stress !), nous pensons être 2ièmes mais nous doublons un petit rating, le Bepox 9.90 m,  que nous n’avons pas vu passer, mais qui est un avion sous spi dans la brise et je comprends qu’il a déjà course gagnée. Lors du dernier et long bord de près vers les Glénan, l'équipage reste stoïque au rappel alors que le jour se lève. 

Nous finissons du coté de Beg Meil par 2 bords de spi et un dernier empannage.. Un des First 40 nous a repassés sous Groix mais il ne finit que 200 m devant nous et le J 133 « Jivaro », le gros rating de la flotte n’a que 2 milles d’avance ; dans le groupe qui nous chasse,  je sais que seuls « Ame Haslé » et « Les 4 vents » peuvent nous battre.

Résultat : 1er le Bepox (avec 27 minutes d’avance en temps compensé sur le 2ième), 2ième «  Les 4 vents » ( 9 minutes devant nous en temps compensé), 3ième « Ame Hasle » ( 2 minutes devant nous ) , 4ième nous, 5ième « Ster Wenn 5 »,  6ième  « Exception », « Made in Love  » termine 12ième ce qui nous permet de le passer au général.

Au général, « Ame Haslé » triomphe avec 18.5 points malgré sa quille sérieusement endommagée,  « Les 4 vents » termine à égalité de points avec « Exception » (29.5 pts) mais est 2ième grâce à ses 2 victoires (le départage se fait sur la meilleure place obtenue) et nous sommes 4ièmes  avec 34.5 pts ( ah ! cette fichue casse de l’étape 4 ! elle nous coûte sans doute la 2ième place ), « Made in Love » est 5ième avec 40 points.

La manche a été très rude, il y a eu beaucoup d’abandons, seuls 16 bateaux sur 26 terminent ! De mémoire, cela a été la plus dure que j’ai couru lors de mes 20 Tourduf.

Le bilan reste positif car j’aurais signé pour un tel classement avant le départ. Cerise sur le gâteau, le Yacht Club de Granville termine 2ième au classement des clubs avec « Exception », 3ième et nous, 4ièmes de la classe des plus grands bateaux, et le First Class 10 « La Nautique », 4ième de la classe d’en dessous.

Durant la nuit, sept bateaux abandonnent : « Lof pour lof », « Le corsaire » et « Warhorse » (série Super U), « Audition solidarité » (Conseil général), « Dr Jekyll » (série Le Télégramme), et « Salsa » (série Crédit Agricole).



Arrivée à Port-la-Forêt

Ce matin les bateaux sont arrivés entre 4h20 et la fin de la matinée. Les têtes sont fatiguées et les vêtements sèchent sur les bômes. 

« On a tellement embarqué d'eau que ce matin il a fallu éponger » entend on sur « Let's Boogie » (série Conseil Général). 


L'heure du bilan du Tourduf est arrivée « on a eu des conditions magiques, surtout sur les deux premières étapes. 








 Notre assistante à terre...




Vu du Bepox 9.90 par Alex Ozon : 

« nous passons le raz de sein dans une mer démontée avec 2 vagues de 4 m environ et un bon 2m50 formée à contre courant, mais point positif on déboule à 10,5 kts sur le fond au près, puis on enroule le raz de sein en se faisant éjecter puis on commence à débrider de plus en plus au bout d'une grosse demi-heure on passe le JPK 10.10, le X38 puis le X40 sport vers Penmarch, puis le J 122, imaginez notre moral est au beau fixe car là on est très rapide, avec 2 surfs à plus de 16kts (16.01kts pour un equipier et 16.76kts pour le skipper, "non mais c'est qui le chef à bord !!!"), on est régulièrement à plus de 11kts au planning et le jeu est de surtout le garder au planning donc on loffe sans arrêt puis on descend les vagues, on passe le A35 de Franck Yves E. à la Basse Perenne, avant de remonter sur Kareig Greiss, on est un peu plus rapide que lui sur ce bord c'est toujours bon pour nous car on connait la qualité de leur équipage.

 Toujours du travers avec de l'air, et nous ça nous va comme un gant, on est quatre à bord mais on est au taquet à fond sur notre trip et on surveille pour être sur de gratter un max, on fonce sur la cardinale ouest au sud des Glénans, puis on envoie le spi pour Groix.

Dès que la bulle se gonfle c'est parti pour ne plus voir le loch descendre en dessous de 10kts avec des runs réguliers à 14kts et là, on en a passer un bon paquet, First 40, A40, First 40, X442, on le a tous vu et reconnu, il nous manquait le J133, le J120 et le LCC40, mais on savait qu'ils sont sous assy donc il ont du tirer un bord un peu plus au large, et nous avec ce vent bien power ça descend très vite, on cherche la fameuse bouee des Chats que finalement on dépasse de plus de 600m puis remontée tranquille entre Groix et le continent où, c'est bizarre mais notre vitesse s'est bien effondrée et bien sur on se fait dépasser par de bien beaux et gros bateaux, mais sauf que nous, on a le moral au taquet, bref ça passe, First 40, A40, First 40, X442, et j120 ont eu du mal sachant qu'il fallait aller chercher la jaune des Glénans sur un bord de près… » Alex Ozon