RORC : Duke of York /Le Rad
d’Aleth – 10-11 Juillet 2015
« Ce fut un Cowes – Dinard très rapide. Les records scratch en multicoque et en monocoque sont tombés. À 22h00, alors qu’on dépassait à peine les Casquets, l’équipage de Léopard pouvait tranquillement s’installer en terrasse à Saint-Malo pour commander à dîner !
Une fois n’est pas coutume, pas de
louvoyage, mais du spi ou du code zéro du début à la fin.
Des conditions de rêve, un gentil médium d’Est avec un beau soleil pour rallier Guernesey, une petite zone de transition, puis la bascule à l’ouest avec un vent qui va monter assez vite pour s’établir autour de 23 / 25 nœuds avec des pointes jusqu’à 28 nœuds, nous offrant quelques jolis surfs et un trajet Guernesey / Saint-Malo en moins de 5 h pour un bon nombre de bateaux.
Les amateurs de glissades ont été comblés ! Et en plus il ne faisait même pas froid ! » E.Basset
Après un
départ « à l’arrache » de Cherbourg la veille sur le coup de 1 h du
matin, c’est toujours à quatre que nous abordons cette mythique et
traditionnelle course de Cowes à Dinard/St Malo via les Casquets (première
édition en 1905 !).
Une fois
n’est pas coutume, Sébastien a préféré les joies d’un déménagement sous une
chaleur indécente aux charmes du Solent… Remplacé avantageusement ou pas, c’est
selon, par Christo qui lui, arrivait directement d’Athènes…
Après un solide English breakfast au Duke of York, c’est avec des ambitions modestes que Christophe, Nicolas, Nikitas et Daniel de Dr Feelgood s’aligne, sous le soleil matinal, devant les canons du Royal Yacht Squadron…
Ensuite, comme à l'habitude, c’est pliage des voiles, rangement, palabres avec les collègues, une heure de sommeil et une bavette à l’échalotte au Rad d’Aleth
avant de repartir au près dans l’après-midi pour 100 milles vers Cherbourg.
9 h10 : Cela devient une habitude, nous prenons le départ à l’endroit où le vent s’évanouit… en milieu de ligne sous spi asymétrique avec 10/12 noeuds d’Est Sud-Est. Cela passe le long du Squadron et à droite, pas au milieu…
Devant Yarmouth, nous anticipons bien le refus que nous apercevons à hauteur des forts mais sommes surement montés trop au vent en sortant de la veine de courant principale.
12h : Sous les falaises, avant les Needles, le vent est irrégulier, les claques nombreuses. 14/16 noeuds d’Est sud-est. CC 210 ° Nous renvoyons notre spi avant Fairway.
12h : Sous
les falaises, avant les Needles, le vent est irrégulier, les claques
nombreuses. 14/16 noeuds d’Est sud-est. CC 210 ° Nous renvoyons notre spi avant
Fairway.
Le dernier des Class 40, parti en retard, nous double de près.Un IMOCA 60 pieds et un VOR suivis du 100 pieds Léopard et ses 18 équipiers au rappel nous doublent sans coup férir.
Le vent variable et à tendance à adonner et à mollir. Notre cap est un peu inconstant du fait que nous ne disposons d’aucune carte et la navigation se limite à un smartphone… Notre route est donc un peu erratique dans la flotte.
15h : Cap compas 210°. Envoi du spi asymétrique à 110/120° du vent avec 12/13 noeuds.
La vie est belle, il est rare de courir en Manche en short et en chemise… La flotte s’étire, les voiliers deviennent difficilement identifiables.
La vie est belle, il est rare de courir en Manche en short et en chemise… La flotte s’étire, les voiliers deviennent difficilement identifiables.
16h : Cap compas 215°.Peeling et envoi du spi symétrique à 130/140° du vent.Nous nous situons plutôt au vent de la flotte.
Sur le rail descendant, nous apercevons, au loin, en tout un porte-container et un pétrolier… Trois remorqueurs de la Navy aussi. Où sont passés les cargos ?
17h : Cap compas 215°.Toujours sous spi symétrique à 130/140° du vent.
De curieux nuages ballonnés nous surplombent. Quelques grosses gouttes nous rappellent la situation météo instable. Mais j’ai oublié le livre de Joe Klipfel, plaisancier malouin des années 50 : « Prévoir le temps par les dictons marins »… Dommage.
19 h : La renverse approche, le courant faiblit à 2.5 noeuds. En vue d’Aurigny dans le sud, nous apercevons les Casquets sous le vent. Cela me convient bien, je compte en effet, sur la renverse pour nous avaler dans le Sud-ouest…
Une partie de la flotte, sous le vent, nous apparaît bien proche du D.S.T.interdit. ( Dispositif de Séparation du Trafic). Au fait, à quoi est utile cette interdiction ? N’y a t-il pas autant de navires à passer dans les rails que dans ces fameux D.S.T. ?
Une partie de la flotte, sous le vent, nous apparaît bien proche du D.S.T.interdit. ( Dispositif de Séparation du Trafic). Au fait, à quoi est utile cette interdiction ? N’y a t-il pas autant de navires à passer dans les rails que dans ces fameux D.S.T. ?
21 h 45 : Nous passons à quelques encablures des Casquets avec une vitesse fond atteignant 11 noeuds. Toujours sous spi à 120/130° du vent dans un vent mollissant à 8/10 noeuds.
22h : Avec un vent tombé à 4/5 noeuds, notre spi n’en peut plus et reste gonflé trop rarement à notre gré. L’heure est donc venue d’essayer le nouveau spi léger North. Il n’a guère eu le temps de se gonfler mais le peu qu’il ait fait est encourageant …
22 h 30 à 23 h 30 : L’heure est à la cuisine, purée pour tout le monde… En effet, nous sommes « empétolés », exactement comme les gribs le prévoyaient ! Le courant de 2 à 3 nœuds nous emmène sur la route, vers les Hanois.
Minuit : Comme la météo l’avait presque prévu, 10 nœuds d’ouest reviennent progressivement. En effet, nos prévisions donnaient plutôt du Ouest-nord-ouest… Nous envoyons le génois au reaching.
1 h : Le long des cailloux inhospitaliers de la côte ouest de Guernesey, nous apercevons nettement les lumières des cottages. La voie lactée est parfaitement visible, les étoiles nombreuses. Il est probable que nous aurions été « mieux » à 1 ou 2 milles plus dans l’ouest.
2 h : A l’approche des roches situées à l’ouest du phare des Hanois, nous apercevons des dizaines de feux devant nous et à notre vent. Le phare brille à 1 mille dans l’est. Des feux de poupe sont proches. Mais de qui s’agit-il ?
Nous avons toujours 10 noeuds de vent au débridé.
2 h 20: Nous mettons trop de temps à envoyer le spi tardivement à 1 mille dans le sud des Hanois après avoir abattu de 50 ° au CC 150/160 à 140° du vent. Le courant nous emmène dans l’est avant qu’il ne devienne contraire au large des Minquiers.
Avec le vent qui monte à 18/20 noeuds et plus dans les surventes, la mer devient « compliquée » et le bateau difficile à barrer. Le spi décroche trop facilement et nécessite une attention de tous les instants. Des équipiers au rappel nous manquent cruellement.
3 h 40 : Le phare de Corbière clignote, nous nous situons par le travers de Jersey. Il est difficile de « monter » à 130 ° du vent apparent à cause de trop fréquents départ au lof. Nous ne « faisons » pas la bouée Sud-ouest Minquiers, marque de parcours. Le vent est toujours probablement de 18 / 20 nœuds d’Ouest. Difficile d’être précis du fait que nous ne disposons que de la donnée « vent apparent ».
A l’aube, nous identifions quelques voiliers proches. Un admiraler qui tient facilement son antique starcut, un grand ketch. Nous doublons de près « Yoalla » un Fauroux de 34 pieds qui surfe moins que nous. L’un des inusables Sigma 38 suit à 0.5 milles.
Finalement, le courant contraire portant au Nord-Ouest nous permet de passer la bouée Sud-ouest Minquiers.
J’apprendrais à l’arrivée que F-Y.Escoffier, en double sur son A35, a dû affaler le spi pour la passer. Le vent est toujours établi et, avec le vent qui s’oppose au courant, le bateau est régulièrement « balancé » par une mauvaise vague. Bien que concentré à la barre, il est difficile de ne pas partir au lof, même avec la grand-voile complètement débordée. De guerre lasse, nous choisissons de tomber sous la route.
Les approches de St Malo se précisent. A 0.5 mille de la bouée Vieux Banc Nord, nous affalons le spi et remontons la virer au largue. Ce qui sera chose faite à 8 h 55 minutes 55 secondes.
Nous avons conscience d’être mal classé… Cela se confirmera.
Obtenir un bon classement est la somme de détails plus ou moins importants. Il est plus facile de perdre du temps que d’en gagner, les minutes perdues se cumulent et deviennent vite 1 heure de retard à l'arrivée.
Avec un voilier caréné il y a 1,5 mois (des algues vertes étaient visibles à la flottaison ), aucune carte, pas de positionnement correct, ni d’électronique précise, sans réelles options de navigations et à seulement 4 équipiers, il ne fallait pas rêver, les conditions n’étaient pas réunies pour régater sérieusement.
Un Cowes Dinard bien Tricolore !
21 juillet 2015
par Eric Bassetles 3 premiers du classement “Overall” avec NUTMEG SOLIDAIRE EN PELOTON le MC 34 de François Lognogné en grand vainqueur devant les deux Jpk 10.80, celui de Géry Trentesaux (COURRIER DU LÉON) et celui d’Eric Mordret et Arnaud Delamare (DREAM PEARLS) mené sur cette course par Christophe Bouffant, Gilles Louvigné et Christian Maby.
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