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En octobre 1975, la seconde course transocéanique
après la Whitbread de 1973
était organisée par la Société Nautique de St Malo :
le TRIANGLE ATLANTIQUE.
Ce triangle reliait St Malo - Capetown - Rio de Janeiro - Portsmouth avec une escale obligatoire de 72 h à Ténérife.
La durée de chacune des trois étapes était d'environ 60 jours pour le Bob IV ( 30 jours pour Pen Duick VI)
Y participaient : Pen Duick VI, Katsou, 33 Export, Postulat, British Soldier, un Gin Fizz , Pristis II, Guïa (coulé par un orque au large du Brésil) et quelques autres.
Fin octobre 1975 au départ de Ténérife
Franck Escoffier
André Gentil
Térénia Autin
Daniel Bonnefoy
Lionel Péan
Alain Issalis
Jean-Jacques Masson
Franck-Yves Escoffier sic : "… je n'aimais pas l'école, j'avais vraiment envie de naviguer. J'ai donc d'abord commencé par chercher un embarquement. A l'écoute de mes desideratas mes parents se sont donné une nuit de réflexion et à son issue, m'ont fait une incroyable proposition : on n'a pas les subsides pour te financer mais on veut bien te prêter notre bateau. Ce six petits mois avant le départ. Je n'avais pas d'équipage ! Je passe alors une annonce dans Ouest-France et ça marche. Mais il y avait des contraintes et pas des moindres, il fallait casser sa tirelire et partager les frais de bord. Terenia Autin, Daniel Bonnefoy, Alain Isalis, André Gentil, Lionel Péan… vont rejoindre ce qui allait devenir une véritable épopée. Partir pour une navigation de 17 000 milles (31500 km) de 7 mois sans se connaitre ! Qui plus est avec un voilier en bois pas tout jeune. Je me souviens que le mot "inconscient" a beaucoup traîné sur les pontons à l'époque."
Du prés, du prés... 19 jours bâbord amure
Noël 1975
27 décembre 1975
Capetown devant à 180 milles
Ondine
Départ de Le Cap /Rio 1976
Au premier plan, Pristis II
33 Export
Pen Duick VI
Une dizaine d'années après...
Première croisière St Malo / Camaret de futurs marins:
Kévin, Loïc, Cédric et Marine...
Il y a a cinquante ans !
"Vingt-cinq octobre 1975 partait de Saint-Malo le Triangle Atlantique alias Coupe Gauloises, première grande course au large organisée par la France dans le sillage de la première Whitbread, course autour du monde anglaise en équipage. Une épreuve gérée par la Snbsm sous la houlette de son président de l'époque Yannick Jardin qui l'a initiée et a su trouver son financement auprès de la Seita et de la ville de Saint-Malo.
Dans cette épreuve, quatorze voiliers sont inscrits dont Pen Duick VI d'Eric Tabarly ou encore Katsou de Philippe Facque. Mais il y a aussi des Italiens, un Belge, un Sud-Africain et des Anglais… Cette navigation emmenait les concurrents à Cape Town (Afrique du Sud) via un pit stop de trois jours aux Canaries. Ce pour participer à la célèbre transat Le Cap/Rio. Mais le Triangle Atlantique ne se terminait pas là, ayant à son parcours une remontée de Rio de Janeiro à Portsmouth.
Si l'épreuve fut âprement disputée, deux bateaux malouins retiendront plus notre attention : le 13 m en aluminium Pristis III dessiné par Georges Auzepy-Brenneur et skippé par Patrick Raub à bord duquel j'étais ; et le ketch de 14 m en bois Bob IV sur plan Cornu avec pour capitaine le jeune (18 ans) Franck-Yves Escoffier. Et un certain Lionel Péan… pour équipier.
Des histoires rocambolesques…
Pour Pristis III, un coup de téléphone reçu au bar du Yacht Club transmis à Fanch Seguin va tout déclencher. Le nouveau propriétaire du Pristis III cherche un équipage pour convoyer le bateau en Méditerranée. Séduit par cette opportunité de navigation sur un coursier, Fanch se rend à Granville en pleine saison hivernale. Il s'aperçoit vite que le bateau n'est pas vraiment préparé pour cette grande boucle autour de l'Europe. Il convainc alors le propriétaire de faire demi-tour vers Saint-Malo pour y véritablement préparer le bateau. Fanch croise alors Patrick Raub. Après quelques verres au bar de la Snbsm, nait l'idée de se concocter un équipage ad hoc pour ledit convoyage. En quelques jours Dominique Laigneau rencontré au bar du Club est arraché à son boulot et l'équipier déjà à bord confirme sa présence. Le propriétaire accepte le deal.
Le convoyage après une escale à Gibraltar se passe plutôt bien et révèle que Pristis serait un bon cavalier pour le Triangle Atlantique. Un démâtage au large de Carthagène va paradoxalement changer toute la donne. Remâté avec des voiles neuves, il devenait alors une véritable opportunité. Mais il fallait quand même un gros budget pour prétendre le mettre sur la ligne de départ, chose que personne n'a. Qu'importe, un branle bas de combat est mis en place à la Snbsm pour réunir le budget par des soirées "caritatives" et l'accompagnement des jeunes fous auprès du sponsor de l'épreuve la Seita. Et ca va marcher ! Pristis sera au départ grâce à une immense chaine de solidarité.
Quant à Bob IV, il s'inscrira plus tardivement avec une démarche tout autant rocambolesque ! Franck-Yves Escoffier sic : "… je n'aimais pas l'école, j'avais vraiment envie de naviguer. J'ai donc d'abord commencé par chercher un embarquement. A l'écoute de mes desideratas mes parents se sont donné une nuit de réflexion et à son issue, m'ont fait une incroyable proposition : on n'a pas les subsides pour te financer mais on veut bien te prêter notre bateau. Ce six petits mois avant le départ. Je n'avais pas d'équipage ! Je passe alors une annonce dans Ouest-France et ça marche. Mais il y avait des contraintes et pas des moindres, il fallait casser sa tirelire et partager les frais de bord. Terenia Autin, Daniel Bonnefoy, Alain Isalis, André Gentil, Lionel Péan… vont rejoindre ce qui allait devenir une véritable épopée. Partir pour une navigation de 17 000 milles (31500 km) de 7 mois sans se connaitre ! Qui plus est avec un voilier en bois pas tout jeune. Je me souviens que le mot "inconscient" a beaucoup traîné sur les pontons à l'époque."
Une véritable odyssée
Résumer en quelques lignes 7 mois d'aventure océanique et 17000 milles (32000 km) est pratiquement une gageure ! Nous vous laissons joint le récit de cette épopée où vous pourrez piocher. Mais on retiendra quand même quelques donnes pour le moins extraordinaires. Pristis se fera piéger lors de la 1re étape dans l'anticyclone de Sainte-Hélène car sans radio et sans bulletin météo ; et mettra 70 jours à rejoindre Cape Town un mois après Pen Duick VI ! On les a cru un moment perdus en mer. Et Bob IV, malgré un bateau peu éprouvé pour le grand large et de nombreuses avaries techniques, sera à l'arrivée de toutes les manches infirmant tous les doutes à son égard au départ !
Le Brésil restera une escale magique où tous les concurrents du Triangle Atlantique afficheront de bonnes places en handicap dont Pristis qui s'offrira une belle 5e place devant Pen Duick VI 7eme!
La remontée vers Portsmouth de 7000 milles (13 000 km) sera quelque peu insidieuse avec une navigation contre courants et vents dominants, que ce soit pour Pristis ou Bob IV. Il fallut inscrire pas moins de 40 jours pour Pristis et son équipage : Patrick Raub Jean-Yves Bernot, Dominique Laigneau, François Seminel, Christian Le Texier et François Seguin. Pendant cette remontée nous apprendrons aussi que le concurrent italien Guia III avait été coulé par des orques ! Par son arrivée précoce, une belle navigation adaptée à son puissant destrier Pen Duick VI, Eric Tabarly enlevait le classement général devant Katsou." François Seguin
Classement général du Triangle Atlantique 1975/76
1er Pen Duick VI/ Eric Tabarly, 2e Katsou/Philippe Facque, 3e Kervilor/Bob Girardin, 4e Grand-Louis/Jimmy Viant, 5e Colombe/Philippe Hanin, 6e British Steel/Robert James, 7e Postulat/Philippe Bougouin & Jacques Kreitman, 8e Namar V/E. Guzetti, 9e Bob IV/Franck-Yves Escoffier, 10e Pristis III/Patrick Raub, 11e Tat Express/Daniel Millet. (Phoenix et Guia III non classés pour abandon sur avarie technique ou naufrage).